Quand envoyer son enfant chez le psy ?

mar, 10/24/2017 - 21:02 -- siteadmin

Retard de développement, difficultés familiales, problèmes scolaires... Les motifs de consultation qui peuvent mener un enfant et ses parents dans le cabinet d’un thérapeute sont nombreux. Comment savoir s’il faut consulter ?

Cauchemars, angoisses, colères, problèmes scolaires ou relationnels... Tous les enfants – et leurs parents – passent par des moments délicats. Comment différencier ce qui tient des étapes du développement (comme les problématiques de séparation), ce qui relève des petits cahots de l’enfance (à l’image des cauchemars) et ce qui nécessite un accompagnement psychologique, comment s’y repérer ? Et comment cela se passe-t-il avec le thérapeute – pour l’enfant, et pour les parents ?

QUAND ON N’Y VOIT PLUS TRÈS CLAIR

Pour commencer, qui va mal : l’enfant ou les parents ? L’enfant peut manifester un mal-être ou poser des problèmes à sa famille, mais ce n’est pas forcément lui qui va mal : gare à « l’enfant symptôme », expression qui désigne celui qui prend sur lui de signaler un dysfonctionnement familial. Il cristallise alors les difficultés, mais ouvre aussi la voie à leur résolution.

La rencontre a lieu d’abord avec les parents, pour éviter de stigmatiser l’enfant. La situation est considérée dans son ensemble, y compris les éventuelles difficultés (conjugale, professionnelle, etc.) que l’enfant n’a pas toujours à entendre.

Aller consulter pour son enfant permet parfois d’y voir plus clair dans le couple parental, quitte à embrayer si besoin sur une thérapie familiale, une thérapie de couple, individuelle, ou une thérapie de l’enfant. Ou, comme cela arrive aussi, sur un soutien à la parentalité, une sorte de coaching.

Parfois, consulter permet juste d’entendre qu’il n’y a pas de quoi s’alarmer.

QUAND ON NE COMPREND PLUS SON ENFANT

Le thérapeute joue le rôle de tiers, d’interprète. Il est important de rassurer les parents et de leur dire que l’enfant a le droit, comme tout être humain, d’être sujet à l’angoisse. Et qu’ils ne sont pas les mieux placés pour l’aider, surtout quand ils sont eux-mêmes pris dans leur mal-être. L’enfant peut avoir le simple besoin de parler à quelqu’un en dehors de la famille, sans que pour autant cela soit un reproche à l’égard des parents.

QUAND L’ENTOURAGE TIRE LA SONNETTE D’ALARME

Il faut entendre quand la sonnette d’alarme est tirée par l’instituteur, l’infirmière scolaire, le CPE, le médecin... Sans en faire un drame, mais sans minorer non plus. Pris par leurs préoccupations quotidiennes, les parents ne voient pas toujours que leur enfant est moins gai, moins présent, moins attentif. Écouter l’entourage, certes, mais se méfier des diagnostics posés à la va-vite sur un enfant qui sortirait un peu de la norme.

QUAND DES SYMPTÔMES METTENT LA PUCE À L’OREILLE

L’absence de copains ainsi que les problématiques de harcèlement, que l’enfant soit maltraité ou maltraitant, pointent des difficultés relationnelles. Si un enfant ou un ado se dévalorise, n’a pas du tout confiance en lui, est très anxieux, il faut faire attention. Mais il n’a pas toujours l’air de souffrir ! Un enfant trop sage et à la conduite irréprochable peut aussi cacher un mal-être. Tout serait donc motif à consultation ? Aucune liste n’est exhaustive, tant l’expression d’une souffrance psychique est susceptible d’être variée et incongrue. D’autant que chez les enfants, les troubles changent parfois vite. Difficile de savoir, en fait, si un rendez-vous est nécessaire.

COMMENT SE DÉROULE LE PREMIER RENDEZ-VOUS ?

Ce premier rendez-vous permet de soulager et déjà de réfléchir. Pour des raisons diverses, séparation, refus de l’un ou de l’autre, il arrive souvent que des parents ne viennent pas ensemble. Mais la rencontre du thérapeute avec les deux parents, même séparément, est essentielle : l’enfant qui vient est pris dans une histoire familiale, une généalogie dont on ne peut faire abstraction. Cela permet aussi de donner une chance à chacun de s’exprimer, de donner son point de vue et de montrer à l’enfant que tout le monde a envie de l’aider.

PEUT-ON SAVOIR CE QUI SE DIT ENTRE L’ENFANT ET LE THÉRAPEUTE ?

Tout ce que confie l’enfant est strictement confidentiel. Quand les parents entrent à la fin de la séance pour payer, le thérapeute n’a pas forcément un entretien avec eux. Mais si quelque chose lui semble important à partager avec eux, il est fréquent qu’il pose tout d’abord la question à l’enfant.

PEUT-ON FORCER UN ENFANT À ALLER CHEZ LE PSY ?

Un enfant ne peut pas faire une psychothérapie qu’il ne veut pas. Pour qu’une thérapie engagée avec un enfant soit opérante, il ne suffit pas qu’il en ait besoin, il faut qu’il en ait aussi le désir. À la différence du médicament qui se suffit à lui-même pour agir sur le corps, le soin psy nécessite une participation active du patient.

Mais la démarche d’aller voir le psy permet parfois de mettre le pied à l’étrier – d’enclencher le désir de l’enfant, ou d’aider les parents à faire leur dur métier... de parents.

Source : Paris-Normandie.fr

http://www.paris-normandie.fr/actualites/societe/quand-envoyer-son-enfant-chez-le-psy-FA11226210

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