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En seulement trois semaines, le nombre d’enfants tués par les bombardements israéliens dans la bande de Gaza dépasse le bilan annuel d’enfants tués dans les zones de conflit depuis 2019 - dans plus de 20 pays -, a déclaré dimanche, l’organisation non gouvernementale Save the Children.
Les enfants représentent plus de 40 % des 7 703 personnes tuées dans l'enclave palestinienne depuis le 7 octobre, date de l'offensive du Hamas contre Israël, et plus d’un tiers de tous les décès dans les territoires palestiniens occupés et en Israël. Avec 1 000 autres enfants portés disparus à Gaza, supposés enterrés sous les décombres, le bilan des morts est probablement beaucoup plus élevé, précise l’organisation. Selon des rapports du Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, portant sur les enfants et les conflits armés, un total de 2 985 enfants ont été tués dans 24 pays en 2022, 2 515 en 2021 et 2 674 en 2020 dans 22 pays, rappelle Save the Children.
Lundi, le ministère palestinien de la Santé a encore revu les bilans à la hausse, indiquait que 8 306 Palestiniens ont été tués depuis le 7 octobre, dans les frappes israéliennes sur Gaza. Parmi ces victimes, 3 457 enfants.
Vendredi, après l’annonce par les forces israéliennes d’« opérations terrestres élargies » dans la bande de Gaza, Save the Children a averti que cela entraînerait davantage de morts, de blessés et de détresse, notamment parmi les enfants. L’organisation a aussi appelé à un cessez-le-feu immédiat. « Nous appelons toutes les parties au conflit à prendre des mesures immédiates pour protéger la vie des enfants. Nous appelons la communauté internationale à soutenir ces efforts. Elle en a l’obligation ».
« Les enfants doivent être protégés à tout moment »
« Trois semaines de violences ont arraché des enfants à leurs familles et bouleversé leur vie à un rythme inimaginable. Les chiffres sont alarmants et avec la violence qui continue et s'étend à Gaza, de nombreux autres enfants restent gravement menacés », a souligné Jason Lee, directeur de Save the Children dans les territoires palestiniens. « La mort d'un enfant est une mort de trop », a-t-il ajouté, évoquant des violations graves aux proportions dramatiques. « Un cessez-le-feu est le seul moyen de garantir leur sécurité. La communauté internationale doit faire passer les gens avant la politique », a martelé Jason Lee, rappelant que « les enfants doivent être protégés à tout moment, en particulier lorsqu’ils recherchent la sécurité dans les écoles et les hôpitaux ».
Cette déclaration intervient alors qu’Israël poursuit ses bombardements aériens massifs dans la bande de Gaza et multiplie des opérations terrestres à l’intérieur de cette enclave de surcroît totalement assiégée.
Par ailleurs, Save the Children rapporte qu’au moins 6 360 enfants à Gaza ont été blessés, un nombre auquel s'ajoutent 180 enfants en Cisjordanie et au moins 74 enfants en Israël. Par ailleurs, plus de 200 personnes, dont des enfants, restent otages du Hamas dans la bande de Gaza. Le 7 octobre, lors de son offensive contre Israël, le Hamas a kidnappé plus de 200 otages, en majorité des civils, qui ont été emmenés dans la bande de Gaza.
Le risque que des enfants meurent des suites de leurs blessures n'a jamais été aussi élevé, estime enfin Save the Children. L’organisation se base sur un rapport des Nations unies indiquant qu'un tiers des hôpitaux de la bande de Gaza ne sont plus opérationnels en raison de coupures d'électricité et du « siège total » imposé par le gouvernement israélien empêchant l'entrée de biens tels que carburant et médicaments. Selon Médecins sans frontières, de jeunes blessés ont dû subir des amputations dans des conditions atroces, sans anesthésie digne de ce nom.
Source: L’Orient-Le Jour
