L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié mercredi sa première feuille de route pour lutter contre l’hémorragie du post-partum.
L’hémorragie du post-partum ( HPP), définie comme des saignements excessifs après l’accouchement, touche des millions de femmes chaque année et représente la principale cause de décès maternels dans le monde. Elle entraîne environ 70.000 décès chaque année. Pour celles qui survivent, elle peut causer des handicaps et des traumatismes psychologiques qui durent des années.
« Les hémorragies sévères pendant l’accouchement sont l’une des causes les plus courantes de mortalité maternelle, bien qu’elles soient tout à fait évitables et traitables », a déclaré dans un communiqué, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS.
« Cette nouvelle feuille de route fixe le cap vers un monde où davantage de femmes accouchent en toute sécurité et vivent ensuite en bonne santé avec leur famille », a-t-il ajouté.
Afrique subsaharienne et Asie du Sud
Plus de 85 % des décès dus à l’HPP surviennent en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud. Les facteurs de risque sont, notamment l’anémie, les anomalies placentaires et d’autres complications de la grossesse telles que les infections et la prééclampsie.
L’OMS estime qu’une femme meurt toutes les deux minutes de causes liées à la grossesse ou à l’accouchement. Les avancées obtenues dans la réduction de ces décès sont minimes depuis 2015 et le monde n’est pas en voie d’atteindre les cibles connexes des objectifs de développement durable.
La feuille de route pour lutter contre l’hémorragie du post-partum entre 2023 et 2030 fixe une série d’objectifs et d’activités en matière de recherche, de normes, de mise en œuvre et de plaidoyer. Le but de ce plan mondial est d’aider les pays à agir pour réduire les profondes disparités observées entre eux en matière de taux de survie, qui découlent elles-mêmes d’inégalités d’accès criantes aux services de santé essentiels.
Les mesures prioritaires consistent à élaborer de nouvelles orientations sur l’hémorragie du post-partum, qui soient de plus vaste portée et couvrent la prévention, la détection et le traitement. Il s’agit également de renforcer l’accès à des interventions éprouvées, mais aussi mettre en place un nouveau mécanisme d’achats pour améliorer l’approvisionnement en médicaments et autres produits.
Accès immédiat aux traitements
L’OMS entend mener des activités de plaidoyer et de sensibilisation et, au niveau des pays, de formation et d’amélioration des installations.
« Pour combattre l’hémorragie du post-partum, il faut une approche englobant la prévention et la riposte en prévenant les facteurs de risque et en fournissant en cas de besoin un accès immédiat aux traitements, parallèlement à des efforts plus larges tendant à renforcer les droits des femmes », a déclaré la Dre Pascale Allotey, Directrice du Département Santé sexuelle et reproductive de l’OMS.
De nombreux facteurs de risque peuvent être maîtrisés si des soins prénatals de qualité sont en place, notamment moyennant un accès à l’échographie, et si un suivi efficace est instauré dans les heures qui suivent la naissance. Les saignements doivent être détectés dès qu’ils apparaissent, puis traités avec la plus grande rapidité. Or, trop souvent, les établissements de santé manquent de personnel de santé ou des ressources nécessaires, y compris de produits vitaux tels que l’ocytocine, l’acide tranexamique ou le sang pour réaliser les transfusions.
« Chaque femme, où qu’elle vive, devrait avoir accès à des soins de maternité de qualité, fournis en temps opportun et fondés sur les services de soignants qualifiés et la disponibilité du matériel essentiel et de produits adaptés et efficaces. C’est un élément essentiel pour traiter les saignements du post-partum et réduire les décès maternels », a conclu la Dre Allotey.
Source : ONU Info
https://news.un.org/fr/story/2023/10/1139542