Plus de 75 % des enfants de moins de 18 ans en Asie du Sud – soit 460 millions - sont exposés à des températures extrêmement élevées lorsque 83 jours ou plus par an dépassent 35°C, a alerté lundi le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF)
Selon l'UNICEF, cette région a le pourcentage le plus élevé d’enfants exposés à des températures extrêmement élevées, par rapport à toutes les autres régions. En Asie du Sud, 3 enfants sur 4 sont ainsi exposés à des températures extrêmement élevées, contre seulement 1 enfant sur 3 (32 %) au niveau mondial. L’analyse porte sur les données de 2020, les plus récentes disponibles.
« Les données montrent clairement que la vie et le bien-être de millions d’enfants en Asie du Sud sont de plus en plus menacés par les vagues de chaleur et les températures élevées. Les pays de la région ne sont pas les plus chauds du monde en ce moment, mais la chaleur entraîne des risques mortels pour des millions d’enfants vulnérables », a déclaré Sanjay Wijesekera, Directeur régional de l’UNICEF pour l’Asie du Sud.
Le mois de juillet a été le mois le plus chaud jamais enregistré dans le monde, ce qui renforce les inquiétudes quant à un avenir où les enfants, y compris ceux qui vivent en Asie du Sud, devraient être confrontés à des vagues de chaleur plus fréquentes et plus graves, en grande partie à cause du changement climatique.
Inquiétudes pour les enfants d’Afghanistan, du Bangladesh, d’Inde, des Maldives et du Pakistan
En outre, les données montrent également que 28 % des enfants d’Asie du Sud sont exposés à 4,5 vagues de chaleur ou plus par an, contre 24 % au niveau mondial. « Nous sommes particulièrement inquiets pour les bébés, les jeunes enfants, les enfants souffrant de malnutrition et les femmes enceintes, car ils sont les plus vulnérables aux coups de chaleur et à d’autres effets graves », a ajouté M. Wijesekera.
Selon l’Indice de risque climatique pour les enfants (CCRI) 2021 de l’UNICEF, les enfants d’Afghanistan, du Bangladesh, d’Inde, des Maldives et du Pakistan courent un « risque extrêmement élevé » de subir les effets du changement climatique.
Dans certaines parties de la province pakistanaise du Sindh, dont Jacobabad, la ville la plus chaude du monde en 2022, les températures ont atteint les 40 degrés en juin, exposant 1,8 million de personnes à de graves risques sanitaires à court et à long terme. Cette chaleur torride est survenue moins d’un an après les inondations dévastatrices qui ont laissé la plupart des régions du sud du Sind sous l’eau en août 2022.
En juin 2023, plus de 800.000 enfants vivant dans les zones touchées par les inondations risquaient de souffrir d’un stress thermique grave.
Même pendant la saison des pluies, la chaleur peut aggraver la situation des enfants. Comme les enfants ne peuvent pas s’adapter rapidement aux changements de température, ils ne sont pas en mesure d’éliminer l’excès de chaleur de leur corps.
Entre température corporelle plus élevée, déshydratation ou retards de développement
Selon l’UNICEF, une telle situation peut provoquer des symptômes et des maladies tels qu’une température corporelle plus élevée, un rythme cardiaque rapide, des crampes, de graves maux de tête, une confusion, une défaillance des organes, une déshydratation, un évanouissement et un coma chez les jeunes enfants ; un mauvais développement mental chez les nourrissons. L’agence onusienne pointe du doigt des retards de développement tels que des dysfonctionnements neurologiques et des maladies cardio-vasculaires.
Les contractions précoces, l’hypertension, les crises d’épilepsie, l’hypertension artérielle, les naissances prématurées et la mortinatalité sont des risques pour les femmes enceintes, qui sont particulièrement sensibles à la chaleur.
Face à de telles conditions climatiques, l’éducation, la sensibilisation et la préparation sont essentielles pour répondre à cette crise. Lorsque les températures sont élevées, l’Unicef demande instamment aux travailleurs de première ligne, aux parents, aux familles, aux soignants et aux autorités locales de protéger les enfants, qui sont avec les adolescents et les femmes, « la tranche la plus vulnérable et qui paie le plus lourd tribut aux phénomènes météo extrêmes ».
« Les jeunes enfants ne peuvent tout simplement pas supporter la chaleur », a fait valoir M. Wijesekera. « Si nous n’agissons pas maintenant, ces enfants continueront à faire les frais de vagues de chaleur plus fréquentes et plus graves dans les années à venir, sans qu’ils en soient responsables ».
Source: ONU Info
https://news.un.org/fr/story/2023/08/1137412