En moyenne, près de 1,6 million de personnes tombent malades par jour car elles ont consommé des aliments impropres à la consommation, a alerté mardi l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU, relevant que 340 enfants de moins de 5 ans meurent en moyenne quotidiennement de maladies d’origine alimentaire évitables.
Plus 200 maladies causées par des aliments impropres à la consommation, allant de la diarrhée aux cancers, sont causées par la consommation d’aliments contaminés par des bactéries, des virus, des parasites ou des produits chimiques.
« Chaque jour, on estime que 1,6 million de personnes dans le monde tombent malades après avoir consommé des aliments dangereux », a déclaré lors d’un point de presse de l’ONU à Genève, Dr Francesco Branca, Directeur du département Nutrition et sécurité sanitaire des aliments de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), à la veille de la 5ème Journée mondiale de la sécurité sanitaire des aliments.
Célébrée le 7 juin 2023, elle mettra cette année l’accent sur les normes alimentaires. Les maladies d’origine alimentaire touchent chaque année 1 personne sur 10 dans le monde. Selon l’OMS, les normes alimentaires aident les populations à garantir que ce que nous mangeons ne présente aucun danger.
Les maladies d’origine alimentaire responsables de 420.000 décès
L’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) rappelle d’ailleurs que la sécurité sanitaire des aliments représente une composante essentielle de la sécurité alimentaire. Celle-ci joue un rôle crucial dans la réduction des maladies d’origine alimentaire.
Selon l’agence, 600 millions de personnes sont touchées chaque année par environ 200 types de maladies d’origine alimentaire. Et ce sont les populations pauvres et les jeunes qui en souffrent le plus. Par ailleurs, les maladies d’origine alimentaire sont responsables de 420.000 décès qui pourraient être évités chaque année.
L’accès à une alimentation sûre, nutritive et saine est un droit humain fondamental. La salubrité des aliments est un facteur déterminant de la santé humaine. Pour garantir ce droit, les gouvernements doivent veiller à ce que les aliments disponibles répondent aux normes de sécurité. Ces normes garantissent la sécurité, la nutrition et la qualité des aliments et protègent des vies.
L’OMS, en collaboration avec la FAO, dirige des groupes d’experts mondiaux et fournit des avis scientifiques pour élaborer des normes alimentaires et protéger la santé des consommateurs partout dans le monde.
La corrélation forte entre l’insécurité alimentaire et l’exposition aux risques de maladies liées aux aliments
La Journée mondiale de la sécurité alimentaire intervient dans une période de crise dans le monde. Selon la FAO, 828 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire chronique. Il y a quelques semaines, le rapport mondial de l’ONU sur les crises alimentaires a mis en évidence qu’au cours des sept dernières années, le nombre de personnes en situation de crise alimentaire est passé de 108 millions à 258 millions, certaines d’entre elles risquant la famine.
« Il est clair que plus vous avez faim, plus l’insécurité alimentaire vous affecte de manière chronique aiguë, plus vous allez essayer de trouver de l’alimentation, plus vous serez exposés aux risques d’avoir accès à de l’alimentation qui n’est pas sûre, qui présente des risques en matière de contamination », a affirmé lors d’une conférence de presse à Genève, Dominique Burgeon, Directeur du Bureau de liaison de la FAO à Genève, relevant que « c’est dans les pays les plus vulnérables où il y a plus de risques ».
En fait la FAO entend rappeler « la corrélation forte entre l’insécurité alimentaire et l’exposition aux risques de maladies liées aux aliments ». C’est pourquoi dans tous les pays où elles opèrent, les agences onusiennes essaient d’appuyer ces pays, quel que soit leur situation.
Les 60 ans du Codex Alimentarius
« Il s’agit d’un appui en matière de développement de politique, de sécurité sanitaire en matière de stratégie d’investissement dans le domaine de la sécurité sanitaire, de plaidoyer ou à travers de laboratoires de contrôle des aliments », a ajouté M. Burgeon.
A noter que la Journée de cette année marque également les 60 ans du Codex Alimentarius, créé par la FAO et l’OMS en tant qu’organisme international de normalisation en matière de sécurité et de qualité des aliments. Cet outil protège la santé des consommateurs et promeut des pratiques équitables dans le commerce des denrées alimentaires.
L’OMS héberge par ailleurs le Secrétariat du Fonds fiduciaire FAO/OMS du Codex, qui a aidé plus de 50 pays dans différentes régions du monde à renforcer leur capacité à s’engager dans les travaux du Codex qui contribuent à l’amélioration de la sécurité sanitaire des aliments et de la santé des consommateurs.
En outre, le Fonds pour l’application des normes et le développement du commerce (FANDC) a été créé il y a près de 20 ans, en 2004, avec la participation de l’OMS. Il s’agit d’un partenariat mondial qui aide les pays en développement à se conformer aux normes internationales et à accéder aux marchés internationaux.
Source : ONU Info
https://news.un.org/fr/story/2023/06/1135857