Près de 150.000 enfants déplacés par le conflit au Mali n'ont pas de certificat de naissance et risquent l'exclusion et la privation de leurs droits faute de pouvoir prouver leur identité, indique le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC).
«Des milliers d'enfants sont mis au ban de la société alors qu'ils devraient être sur le banc de l'école», dit Maclean Natugasha, directeur pour le Mali du NRC, dans un communiqué de l'ONG transmis à l'AFP. Ces 148.000 enfants font partie des 422.620 personnes déplacées par la guerre au Mali, selon les chiffres d'août d'un outil de suivi conjoint à l'ONU et aux autorités maliennes.
«Privés de leur liberté»
Dans ce pays d'environ 20 millions d'habitants, 7,5 millions de personnes ont besoin d'une aide humanitaire d'urgence, selon l'ONU. Ces 148.000 enfants ont soit perdu leur acte de naissance lors de la fuite précipitée de leur foyer, soit «n'en ont jamais eu en raison du fonctionnement limité des services d'état-civil dans certaines régions», explique le NRC.
Le Mali est en proie depuis 2012 à une crise sécuritaire qui a fait des milliers de morts et dont les civils sont les principales victimes. L'État n'a qu'une présence limitée dans les immenses brousses où sévissent des combattants djihadistes affiliés à Al-Qaïda et à l'organisation État islamique, des bandits et trafiquants en tout genre, des milices armées et des groupes politico-militaires ayant signé un accord de paix.
Si ce problème d'état-civil «n'est pas réglé avant que ces enfants n'atteignent l'âge adulte», prévient le NRC, «ils risquent d'être privés de leur liberté de mouvement, n'auront pas le droit de vote ni la possibilité de posséder ou louer un bien».
Source : Le Figaro