Dans le cadre d’un plan national du ministère de la Santé visant à renforcer la protection des enfants et des adolescents au Liban, le ministre Firas Abiad, en présence de plusieurs acteurs de la santé ainsi que de Ettie Higgins, représentante par intérim de l’Unicef au Liban, a lancé une première phase mettant en place des lignes directrices pour la protection de l’enfance à l’intention des prestataires de soins de santé.
Le but est de développer un cadre national qui aide les soignants à détecter et à identifier les cas de violence, à les référer, les documenter et à fournir des soins spécialisés tout en veillant à ce que les enfants soient inclus dans les décisions les concernant. Les orientations accordent une attention particulière aux besoins des adolescentes victimes de violence, tenant compte des normes sociales qui empêchent souvent les femmes et spécifiquement les adolescentes, d’accéder aux soins de santé et aux services de protection.
Ces lignes directrices ont été élaborées en coopération avec les ministères de la Justice, des Affaires sociales, de l’Intérieur et de l’Éducation, ainsi que les syndicats de professions médicales et paramédicales, les hôpitaux universitaires et les associations nationales et internationales.
Le ministre Abiad a souligné que « l’initiative de publier ces directives s’inscrit dans la stratégie du ministère de la Santé d’améliorer la qualité des pratiques dans les établissements de santé, notant qu’en l’an 2020, les services de prise en charge de l’enfant ont reçu 9 342 cas de violence dont 45 à 55 % à haut risque. En outre, diverses enquêtes et études menées entre 2010 et 2016 ont montré qu’un pourcentage élevé d’enfants au Liban sont exposés à diverses formes de violence physique et psychologique, de négligence et d’exploitation. Des études révèlent que la négligence est un type de violence contre les enfants, alors que la violence physique est perçue socialement comme un phénomène acceptable, sachant que 61 % des pédiatres au Liban ont révélé avoir rencontré des cas de violence. »
Pour le ministre, « le progrès des sociétés se mesure à la manière dont elles traitent les plus faibles, et nous considérons la question de la protection de l’enfance essentielle (…). La violence à l’encontre des enfants provoque des conséquences graves telles que la dépression, la schizophrénie et les troubles de l’alimentation. »
Ettie Higgins a, quant à elle, déclaré que « des solutions efficaces pour protéger les enfants contre la violence nécessitent une action à plusieurs niveaux, notamment l’élaboration de politiques et de procédures claires, et la présence de services de qualité. Les enfants victimes de violence et leurs familles ont souvent recours aux établissements de soins de santé pour un traitement, il est donc important que l’équipe médicale possède les compétences et les connaissances nécessaires pour traiter correctement ces cas dans le but de réduire l’impact psychologique et social négatif de la violence et atténuer les risques qui en découlent. »
Source: L’Orient Le Jour