Si les filles ont plus de difficultés à accéder à l’éducation et constituent la majorité des enfants non scolarisés au niveau primaire, les garçons sont quant à eux confrontés à des risques croissants de décrochage dans les niveaux supérieurs, a indiqué jeudi l’UNESCO.
Dans toutes les régions, à l’exception de l’Afrique subsaharienne, les jeunes hommes sont ainsi sous-représentés dans l’enseignement supérieur. Ce phénomène est particulièrement saillant en Amérique latine et dans les Caraïbes, en Amérique du Nord et en Europe occidentale, où 81 jeunes hommes pour 100 jeunes femmes sont inscrits dans l’enseignement supérieur.
En Asie de l’Est et dans le Pacifique, l’équivalent est de 87, tandis que dans les États arabes en Europe centrale et orientale, il est de 91.
Selon l’UNESCO, la pauvreté et le travail des enfants sont les « obstacles » à l’éducation des garçons. Ils empêchent les garçons de s’engager pleinement dans l’apprentissage et contribuent au redoublement et au décrochage scolaire.
Les signes précurseurs du décrochage scolaire
« La pauvreté et le travail des enfants conduisent une partie des garçons à abandonner l’école », a déclaré dans un communiqué, Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO.
Selon une étude menée en 2020, sur les 160 millions d’enfants qui travaillaient, 97 millions étaient des garçons. L’une des principales raisons de ces chiffres est l’absence de cadre juridique protecteur.
Sur les 146 pays disposant de données, seuls 55 ont aligné l’âge minimum d’admission à l’emploi avec la fin des années d’enseignement obligatoire et supérieur à 15 ans. Dans le même temps, plus de 30% d’entre eux ont un âge minimum d’admission à l’emploi inférieur à 15 ans ou ne définissent pas clairement d’âge minimum.
Pour éviter un décrochage scolaire, l’UNESCO préconise d’identifier les « signes précurseurs » et apporter des solutions. En effet dans certains pays, les signes indiquant que les garçons prennent du retard dans l’éducation apparaissent dès la fin du primaire.
Dans 57 pays disposant de données, les garçons âgés de 10 ans ont obtenu de moins bons résultats que les filles en matière de maîtrise de la lecture et à l’adolescence. Au niveau secondaire, les garçons restent derrière les filles dans ce domaine.
Aligner l’âge minimum d’accès à l’emploi sur la fin de la scolarité obligatoire
Le risque de déscolarisation des garçons est plus élevé en Asie de l’Est et dans le Pacifique, en Amérique latine et dans les Caraïbes, ainsi que dans les États arabes.
Plus globalement, on ne compte que 88 hommes inscrits dans l’enseignement supérieur pour 100 femmes. Dans 73 pays, les jeunes hommes sont moins nombreux que les jeunes femmes à s’inscrire dans l’enseignement secondaire supérieur, alors que ce n’est le contraire que dans 48 pays.
« Pour lutter contre ce phénomène, il est urgent que les États alignent l’âge minimum d’accès à l’emploi sur la fin de la scolarité obligatoire », a indiqué la Directrice générale de l’UNESCO.
Le rapport de l’agence onusienne révèle également que seuls quelques programmes et initiatives s’attaquent au phénomène du décrochage scolaire des garçons. Il fournit une série de recommandations concrètes pour prévenir l’abandon scolaire des garçons. Il s’agit ainsi de rendre l’apprentissage sûr et inclusif, d’investir dans de meilleures données et indications.
Pour l’UNESCO, il faut construire et financer des systèmes éducatifs équitables, et promouvoir des approches intégrées pour améliorer l’éducation de tous les apprenants.
Source: ONU Info
https://news.un.org/fr/story/2022/04/1117902