Une nouvelle réduction des coûts des doubles tests rapides pourrait accélérer les progrès vers l’élimination de la transmission mère-enfant du VIH et de la syphilis, a annoncé lundi l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Une annonce qui intervient après la signature aujourd’hui d’un nouveau partenariat sur un rabais des coûts entre l’Initiative Clinton pour l’accès à la santé (Clinton Health Access Initiative -CHAI), MedAccess et SD Biosensor. Ces doubles tests seront désormais disponibles pour moins d’un dollar. Ce qui en fait le test double VIH/syphilis préqualifié par l’OMS le moins cher du marché.
« L’annonce de la nouvelle tarification est importante », a déclaré Meg Doherty, Directrice des programmes mondiaux de l’OMS sur le VIH, les hépatites et les infections transmissibles sexuellement (ITS).
« Cette baisse aidera davantage de pays à adopter le double test VIH/syphilis et à accélérer les progrès vers la prévention de la transmission mère-enfant du VIH et de la syphilis et à fournir des services aux populations clés, où les deux infections sont fréquentes », a-t-elle ajouté.
Plus de deux millions de femmes enceintes infectées annuellement par le VIH et la syphilis
Chaque année, environ 1,3 million de femmes vivant avec le VIH deviennent enceintes et un peu moins d’un million de femmes enceintes sont infectées par la syphilis. Malgré la disponibilité de diagnostics et de traitements abordables, les infections au VIH et à la syphilis active non diagnostiquées et non traitées chez les femmes enceintes continuent de nuire à la vie de nombreuses mères et de leurs enfants.
Pour l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU, ce nouveau dispositif simple à utiliser et recommandé par l’OMS, peut intégrer et rationaliser les services. Il permettra à davantage de pays d’éliminer la transmission mère-enfant (TME) du VIH et de la syphilis.
Depuis 2019, l’OMS recommande l’utilisation des doubles-tests de diagnostic rapide (TDR) VIH/syphilis dans les services prénatals et autres lieux de dépistage. Cela permet d’aider les pays à réaliser l’élimination de la transmission mère-enfant à la fois pour le VIH et la syphilis, mais aussi comme une importante mesure d’économie. À ce jour, l’OMS a préqualifié trois différents TDR doubles VIH/syphilis.
Un double test de dépistage du VIH et de la syphilis sous-optimal
Plus largement, de nombreux pays ont adopté les recommandations de l’OMS et introduisent les TDR doubles VIH/syphilis dans les soins prénatals, notamment dans la Région africaine de l’OMS. L’OMS estime que les principaux donateurs et gouvernements ont acheté plus de 5 millions de TDR doubles VIH/syphilis en 2020, et que les volumes devraient augmenter.
Par exemple, le Nigéria, qui a lancé un programme pilote en 2019, s’oriente désormais vers une mise en œuvre à l’échelle nationale, avec une distribution prévue de 4 millions de tests au cours de l’année à venir.
Pourtant malgré quelques avancées importantes, l’adoption mondiale du double test de dépistage du VIH et de la syphilis dans le cadre des soins prénatals reste sous-optimale. Selon l’OMS, seuls 23 % (n= 45/194) de tous les pays font état d’une politique nationale. La réduction de prix récemment négociée reste donc « une opportunité pour plus de pays d’adopter le double test, et de permettre à plus de femmes enceintes d’être testées et traitées pour le VIH et la syphilis ».
Une seule piqûre au doigt et des délais réduits pour les résultats du dépistage
D’une manière générale, les avantages et bénéfices attendus des doubles TDR HIV/syphilis sont notamment un approvisionnement rationalisé, un espace de stockage réduit ou une formation des personnels de santé simplifiée. Il s’agit aussi d’une seule piqûre au doigt nécessaire, des délais réduits pour obtenir les résultats de dépistage ainsi que la mise en place d’un traitement, et d’un coût à l’unité des réactifs inférieur à celui de deux TDR simples pour le VIH et pour la syphilis.
Les infections transmissibles sexuellement (ITS) se propagent principalement par contact sexuel non protégé. Certaines ITS peuvent également être transmises pendant la grossesse et l’accouchement et par le sang ou les produits sanguins infectés.
Source: ONU Info
https://news.un.org/fr/story/2021/11/1108622