Alors que la République démocratique du Congo (RDC) fait face depuis quelques semaines à une recrudescence de l’épidémie de coronavirus, l’UNICEF appelle le gouvernement à donner la priorité à la réouverture des écoles et à prendre toutes les mesures de prévention pour rendre les écoles aussi sûres que possible.
Dans sa dernière déclaration, Henrietta Fore, Directrice exécutive de l’UNICEF, déclare qu’un nombre croissant d’études au niveau international indiquent que les écoles ne constituent pas le principal moteur de la propagation de la pandémie mais que leur fermeture menace directement le développement, la santé, la sécurité et le bien-être des enfants.
Si les enfants sont exposés à une deuxième longue période de fermeture des écoles, les effets se feront sentir pendant plusieurs générations.
Privés d’échanges quotidiens avec leurs pairs et d’occasions de se dépenser, ils voient leur condition physique et mentale se dégrader. Privés du filet de sécurité que leur offre souvent l’école, ils sont plus vulnérables aux abus ainsi qu’au mariage et au travail des enfants.
La fermeture des écoles doit uniquement constituer une mesure de dernier recours, après que toutes les autres possibilités ont été envisagées. L’évaluation du risque de transmission à l’échelle locale doit constituer un facteur déterminant dans les décisions touchant au fonctionnement des écoles. Les décisions de fermeture d’écoles à l’échelle nationale doivent être évitées autant que possible, estime l'agence onusienne.
Selon l'UNICEF, lorsque les niveaux de transmission au sein de la communauté sont élevés, que les systèmes de santé sont soumis à une pression extrême et que la fermeture des écoles est jugée inévitable au niveau local, des mesures de sauvegarde doivent être mises en place. Cela inclut de veiller à ce que les enfants qui risquent d’être victimes de violence chez eux, qui sont tributaires des repas scolaires ou dont les parents sont des travailleurs essentiels puissent poursuivre leur éducation en classe.
Les enfants les plus marginalisés – qui sont les plus susceptibles d'abandonner complètement l’éducation – payent le prix le plus lourd de la fermeture des écoles. De récentes études menées au niveau de la RDC par la Cellule d’Analyse en Sciences Sociales (CASS) rapportent une baisse des effectifs, notamment des filles, dans les écoles lors de leur réouverture au début de l’année scolaire 2020-2021.
En octobre 2020, des millions d’élèves du primaire et du secondaire avaient repris le chemin de l’école après plus de 6 mois à la maison. Durant cette première période de fermeture des écoles, le Ministère de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique (EPST) avait lancé des programmes d’apprentissage à travers la radio et la télévision sur toute l’étendue du territoire nationale.
Plus de 8 millions d’enfants congolais avaient pu poursuivre leur apprentissage malgré la fermeture des écoles à travers des programmes éducatifs à la radio, les cahiers d’exercices et autres outils d'apprentissage. Plus de 500.000 cahiers d’exercices avaient été distribués, y compris ceux qui vivent dans les zones reculées du pays.
« Aucun effort ne doit être ménagé pour rouvrir les écoles et s’assurer que les enfants apprennent à lire, à écrire et à réaliser des calculs de base tout en développant leurs connaissances », a indiqué Edouard Beigbeder, Représentant de l’UNICEF en RDC.
La fermeture des établissements scolaires est une menace pour l’éducation, la protection et le bien-être des enfants. L’UNICEF continuera d’appuyer le gouvernement de la RDC pour assurer le droit à l’éducation de chaque enfant.
Source : ONU Info
https://news.un.org/fr/story/2021/01/1086882