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En raison du Covid-19, des parents ont omis d’immuniser leurs petits contre d’autres maladies. Ce qui est dangereux parce que le pays risque de connaître des flambées de maladies potentiellement mortelles ou handicapantes.
Les mesures de confinement mises en place pour endiguer la propagation du coronavirus dans le pays prévoyaient un ajournement des rendez-vous médicaux non urgents, au nombre desquels les rappels de vaccination. Les enfants âgés de moins de deux ans devaient toutefois continuer à recevoir leurs vaccins essentiels. Cependant, en raison de la peur suscitée par la propagation du SARS-CoV-2, de nombreux parents ont omis de faire vacciner leurs petits.
Face à cette attitude, qui compromet la santé des enfants, d’autant que ces vaccins permettent de prévenir des maladies potentiellement mortelles comme la rougeole, le ministère de la Santé publique a diffusé lundi une vidéo rappelant aux parents la nécessité de ne pas manquer les rendez-vous de vaccination de leurs enfants. Il a affirmé que « les vaccins de haute qualité sont assurés gratuitement dans ses centres de soins de santé primaires en partenariat avec l’Unicef, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et les pays donateurs ».
Cette campagne du ministère de la Santé fait écho aux avertissements émis par des autorités sanitaires, comme les Centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies (Centers for Disease Control and Prevention – CDC), des sociétés médicales et des spécialistes de la santé dans de nombreux pays du monde, mettant en garde contre l’exposition des enfants à des maladies qui menacent leur vie.
« Nous avons constaté qu’avec le confinement, les parents hésitaient à faire vacciner leurs enfants, même ceux âgés de moins de deux ans, de peur de s’exposer au coronavirus », explique à L’Orient-Le Jour Randa Hamadé, chef du département de soins de santé primaires et directrice du Programme national de vaccination au ministère de la Santé. « Or dans les centres de soins de santé primaires, nous avons pris toutes les mesures nécessaires pour prévenir les contaminations, poursuit-elle. Ainsi, en partenariat avec l’Unicef, l’OMS et l’ordre des infirmières et infirmiers du Liban, nous avons formé les infirmières dans nos 239 centres de soins de santé primaires qui couvrent l’ensemble du territoire aux mesures qui préviennent la propagation du virus. Le service de vaccination est totalement isolé des autres services offerts dans ces centres. De plus, les rendez-vous sont espacés pour respecter la distanciation. » « Par ailleurs, ajoute Mme Hamadé, avec la Société libanaise de pédiatrie, le ministère a appelé les médecins et les centres de soins de santé à ne pas négliger ces vaccins, surtout si l’enfant a moins de deux ans. Et ce d’autant que cela fait seize ans que le Liban a éradiqué la poliomyélite, mais aussi parce que plusieurs flambées de rougeole ont été signalées depuis mars 2018 dans plusieurs régions du pays. » En décembre dernier, le ministère de la Santé publique avait lancé une campagne nationale de vaccination contre la rougeole englobant les enfants âgés entre six mois et 10 ans. Elle devrait être poursuivie en février, mais l’épidémie de coronavirus l’a retardée. « Dans le secteur privé, nous avons également constaté une hésitation des parents à faire vacciner leurs enfants, même ceux qui devaient recevoir le vaccin pour la première fois, fait remarquer de son côté Philippe Chédid, pédiatre. Or cela est dangereux parce que nous risquons d’avoir des flambées de maladies potentiellement mortelles ou handicapantes, alors qu’elles peuvent être évitées par les vaccins. Il ne faut pas retarder ou manquer la vaccination de ses enfants, parce qu’une telle attitude augmente le risque de morbidité, voire de mortalité, de certaines maladies. Par ailleurs, selon les sociétés médicales internationales, comme l’Académie américaine de pédiatrie, le vaccin ne va pas altérer ni augmenter la virulence du coronavirus. »
Source : L’orient Le Jour
