La pneumonie tue plus d’enfants que toute autre maladie infectieuse (UNICEF)

mer, 02/05/2020 - 12:24 -- siteadmin

Souvent associée aux personnes âgées, la pneumonie est pourtant la maladie infectieuse la plus meurtrière pour les enfants à l’échelle mondiale. Selon le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), un enfant meurt des suites d’une pneumonie toutes les 39 secondes alors que la quasi-totalité de ces décès sont évitables. 

Selon l’UNICEF, la pneumonie tue plus de 800 000 enfants de moins de 5 ans chaque année, dont plus de 153.000 nouveau-nés, qui courent un risque particulièrement élevé d’infection.

La pneumonie est une infection respiratoire aiguë qui touche les poumons. Elle n’a pas de cause unique – elle peut être provoquée par des bactéries, des virus ou des champignons présents dans l’air. Les poumons d’un enfant infecté se remplissent de liquide, ce qui l’empêche de respirer correctement.

Elle se manifeste généralement par de la toux, des difficultés à respirer et de la fièvre. Les enfants qui souffrent de pneumonie respirent souvent rapidement. Les enfants sont plus susceptibles de contracter une pneumonie en raison d’un système immunitaire immature (les nourrissons) ou affaibli par la dénutrition ou des maladies comme le VIH.

De plus, la pneumonie est contagieuse. Elle peut se propager au moyen de particules suspendues dans l’air comme la toux ou les éternuements, de liquides tels que le sang durant l’accouchement ou de surfaces contaminées.

Cinq pays enregistrent plus de la moitié de tous les décès

Les pays qui enregistrent le plus grand nombre de décès imputables à la pneumonie chez les enfants, tels que l’Éthiopie, l’Inde, le Nigéria, le Pakistan et la République du Congo, se trouvent en Afrique subsaharienne et en Asie. Pris ensemble, ces cinq pays enregistrent plus de la moitié de tous les décès dus à la pneumonie chez les enfants de moins de 5 ans.

Les décès d’enfants imputables à la pneumonie sont ainsi concentrés dans les pays les plus pauvres du monde, où les premières victimes sont les enfants les plus démunis et les plus marginalisés. Ces derniers ont souvent un accès limité, voire inexistant, aux services de santé de base et sont plus vulnérables aux autres menaces qui pèsent sur leur santé, telles que la malnutrition, les maladies infectieuses et la pollution atmosphérique. La plupart vivent dans des contextes fragiles ou de crise humanitaire, propices à l’augmentation des facteurs de risque et à l’effondrement des systèmes de santé.

La pollution atmosphérique peut considérablement augmenter les risques d’infection respiratoire, dont les risques de pneumonie. Près de la moitié des décès d’enfants imputables à la pneumonie sont liés à la pollution de l’air.

La pollution atmosphérique extérieure constitue un risque pour les enfants, d’autant que les taux d’urbanisation ne cessent de croître dans les pays fortement touchés par la pneumonie. Cependant, la pollution atmosphérique intérieure, générée par l’utilisation de combustibles de mauvaise qualité pour la cuisine et le chauffage, constitue une menace encore plus importante dans le monde. Ce type de pollution est responsable de 62% des décès d’enfants imputables à une pneumonie liée à la pollution de l’air.

La pneumonie est évitable

On peut éviter la pneumonie en augmentant les mesures de protection par exemple, une bonne nutrition, en réduisant les facteurs de risque, tels que la pollution atmosphérique et en adoptant de bonnes pratiques d’hygiène. En effet, des études ont montré que le fait de se laver correctement les mains avec du savon diminue l’exposition aux bactéries et réduit ainsi les risques de pneumonie de 50%.

Les pneumonies causées par des bactéries sont facilement évitables par la vaccination. Pourtant, en 2018, 71 millions d’enfants n’avaient pas reçu les trois doses recommandées du vaccin primaire contre la pneumonie (PCV). Un nouveau vaccin contre l’une des principales causes virales de la pneumonie est en cours de développement.

Dans les pays en développement, beaucoup de cas de pneumonie sont provoqués par des bactéries et peuvent être traités avec des antibiotiques bon marché. Pourtant, seul un tiers des enfants atteints de pneumonie reçoivent les antibiotiques dont ils ont besoin parce qu’ils n’ont pas accès à des soins de santé de qualité. 

Les enfants atteints de pneumonie aiguë ont souvent besoin d’oxygène, l’inflammation de leurs poumons empêchant l’oxygène d’affluer en quantité suffisante dans leur système sanguin. Cependant, dans de nombreux pays dépourvus d’un système de santé efficace, l’oxygénothérapie est uniquement disponible dans les structures de santé et les hôpitaux de niveau supérieur.

Comment éradiquer la pneumonie ?

Pour éradiquer la pneumonie, des mesures doivent être mises en place, visant à réduire les facteurs de risque, à protéger le système immunitaire des enfants et à garantir que tous les enfants ont accès à des soins de santé de qualité, gratuits sur le lieu de soin et dispensés par des agents de santé disposant de la formation et du matériel nécessaires.

La pneumonie est évitable à condition que les nouveau-nés et les jeunes enfants soient rapidement nourris au sein, reçoivent les vaccins nécessaires, aient accès à une eau salubre et à une alimentation adaptée, et ne soient pas trop exposés à la pollution atmosphérique.

Les familles doivent aussi pouvoir consulter facilement des agents de santé formés qui disposent des médicaments et des outils de diagnostic adéquats.

Tant la prévention que le traitement requièrent la fourniture de soins de santé primaires de qualité ainsi que l’engagement et l’autonomisation des communautés. Cependant, à l’échelle mondiale, seuls 68 % des enfants présentant des symptômes de la pneumonie voient un professionnel de la santé.

Enfin, la présence d’agents de santé formés et équipés du matériel nécessaire pour prévenir et traiter la pneumonie peut influencer l’évolution de cette maladie et donner à chaque enfant une chance de vivre.

Source : ONU Info

https://news.un.org/fr/story/2020/01/1060812