Devant le Comité des droits de l’enfant, la Côte d’Ivoire a décliné, ce mardi matin à Genève, sa politique de prévention et de prise en charge relatif à la violence faites aux enfants.
Depuis 2014 ce dispositif de protection de l’enfance a pour but de mieux protéger les enfants contre toutes formes de violence, abus et exploitation.
« Avec différents outils de prévention, de prise en charge et de coordination, la politique nationale de protection des enfants encourage et travaille en synergie d’action avec les autres acteurs de la protection, dont le Ministère de la Justice, contre l’impunité des auteurs de violences envers les enfants », a déclaré Assane Thiam, Conseiller technique au Ministère de la femme, de la famille et de l’enfant de la Côte d’Ivoire.
Abidjan a insisté sur l’importance que revêt la communication en la matière, au travers notamment des radios rurales et communautaires, mais aussi de la radio et de la télévision nationales. La Côte d’Ivoire a ainsi adhéré au programme de l’Union africaine relatif à la protection des enfants, a en outre souligné la délégation.
Un expert du Comité dénonce « des châtiments corporels systémiques »
La ligne téléphonique 116 « Allô, enfants en détresse » permet de recueillir les appels visant à dénoncer des actes de violation des droits de l’enfant. Ce numéro vert collecte et oriente les victimes vers des structures de prise en charge. Cette ligne d’urgence est gratuite et son accessibilité est assurée par tous les opérateurs mobiles du pays, a fait valoir M. Thiam.
Lors des débats, Philip Jaffe co-rapporteur du Comité pour l’examen du rapport de la Côte d’Ivoire, a pourtant relevé que les châtiments corporels semblaient systémiques dans le pays, notamment à l’école. Il s’est en outre inquiété des chiffres alarmants concernant les violences sexuelles contre les enfants ivoiriens.
Face à ce constat, Abidjan a rappelé qu’en 2018, la ligne 116 a reçu plus de 3.000 appels et plus de 2.000 ont été traités, au sens où les appels traités dégageaient une nomenclature dans laquelle s’inscrivait chaque dénonciation : maltraitance, mariage forcé, négligence, disparition, abandon, exploitation économique, refus de scolarisation, ou violence physique, notamment.
Plus largement, la délégation ivoirienne a rappelé que les punitions corporelles ne sont pas autorisées en Côte d’Ivoire. D’ailleurs, un règlement applicable aux écoles prévoit que les châtiments corporels sont interdits. Mais quand de tels actes avaient lieu et de souligner que dans ce cas, les enfants sont incités à porter plainte.
L’examen du rapport lundi après-midi et mardi matin intervient après une longue absence de la Côte d’Ivoire au Comité. En effet, plus de 17 années se sont écoulées depuis la présentation du précédent rapport de la Côte d’Ivoire devant le Comité des droits de l’enfant.
Source : ONU
https://news.un.org/fr/story/2019/05/1043941