L’association ‘Agir pour l’Environnement’ a réalisé des analyses et affirme que la moitié des dentifrices pour enfant vendus dans le commerce contiennent du dioxyde de titane, substance très controversée et potentiellement cancérogène. On fait le point.
L’association ‘Agir pour l’Environnement’ a réalisé une étude sur la composition de quelque 408 dentifrices, pour y traquer la présence de dioxyde de titane, agent blanchissant de plus en plus controversé.
Et ses conclusions sont édifiantes :
Pourtant, “aucun des 271 dentifrices ne précise sur son emballage si le dioxyde de titane présent est à l’état nanoparticulaire”, alors que “le règlement européen sur les cosmétiques exige que l’étiquetage porte la mention « nano » si les particules de TiO2 font moins de 100 nm”, rappelle l’association.
Un laboratoire dépêché par l’association a passé au crible un dentifrice pour enfant bien connu, le “Signal Kids goût fraise”, de la marque Signal. Verdict : 47% du dioxyde de titane y est présent sous forme de nanoparticules, un pourcentage élevé qui “exclut une présence accidentelle”, assure l’association. Et là encore, la mention « nano » ne figure pas sur l’emballage, ce qui constitue une infraction à la réglementation.
Dioxyde de titane sous forme “nano” : quel danger ?
Dans le cadre de la loi alimentation, le dioxyde de titane (ou TiO2) doit prochainement être interdit dans l’alimentation, où il est utilisé comme additif/colorant/blanchissant, notamment dans les bonbons et autres confiseries, les crèmes glacées et les pâtisseries.
En janvier 2017, une étude de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) conduite sur des rats a montré que l’additif E171 était capable de traverser la paroi de l’intestin, de perturber le système immunitaire, voire d’induire l’apparition de cellules précancéreuses dans le côlon.
“Il serait incohérent de tolérer le dioxyde de titane dans les dentifrices alors qu’on l’interdit dans l’alimentation”, a estimé Magali Ringoot, responsable de la campagne sur les nanomatériaux à ‘Agir pour l’Environnement’. “Nous sommes fortement exposés à cette substance, parce que nous l’ingérons en partie, surtout les enfants, et parce qu’elle est en contact quotidien avec notre bouche, muqueuse fragile et perméable”, a-t-elle souligné.
Dans son avis de juillet 2017, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) avait recommandé aux industriels “de limiter l’exposition des salariés, des consommateurs et de l’environnement dans le cadre d’une approche graduelle, notamment en favorisant les produits sûrs et équivalents, dépourvus de nanomatériaux, en termes de fonction, d’efficacité et de coût”.
Source : Parent.fr