A l’occasion de la Journée internationale de la fille, qui est célébrée chaque année le 11 octobre, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a appelé à vaincre les obstacles qui empêchent des centaines de millions d’adolescentes à travers le monde de réaliser leur potentiel.
Sur les 600 millions d’adolescentes qui entreront sur le marché du travail lors de la prochaine décennie, plus de 90% vivent dans des pays en développement et travailleront au sein d’une économie informelle où le travail non payé, les abus et l’exploitation sont plus répandus, selon l’UNESCO.
Ces filles « constituent une source abondante d’idées et de solutions dont peuvent bénéficier toutes les filières », a noté M. Guterres dans un message. « Toutefois, bien trop souvent, les filles n’ont pas le loisir ou la possibilité de libérer tout leur potentiel. La discrimination systématique, les préjugés et l’absence de formation sont autant de barrières qui se dressent devant elles ».
« Nous devons agir ensemble pour vaincre les obstacles qui font que, à l’échelle mondiale, les femmes représentent moins de 30% des diplômés des filières informatique et communication et occupent moins de 30% des emplois dans le domaine de la recherche-développement, par exemple », a-t-il ajouté.
Selon le chef de l’ONU, les stéréotypes sexistes qui pèsent sur l’éducation des filles dans les domaines des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques prennent racine dès l’école primaire et ont pour effet dévastateur de faire douter les filles de leur potentiel.
Bien que le nombre de filles scolarisées soit plus élevé que jamais, nombre d’entre elles n’acquièrent toujours pas les compétences dont elles ont besoin pour réussir dans la vie.
« Nous devons faire en sorte que les filles disposent de compétences polyvalentes et durables, telles que l’esprit critique, la créativité et la maîtrise du numérique. Il est également essentiel qu’elles aient pour modèles des figures exemplaires, en particulier dans les domaines où les femmes sont peu représentées, notamment dans les sciences », a dit M. Guterres.
« En cette Journée internationale de la fille, engageons-nous de nouveau à aider chaque fille à développer ses compétences, à entrer dans le monde du travail sur un pied d’égalité et à exploiter tout son potentiel », a-t-il conclu.
L’éducation des filles, un puissant levier de développement
La Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, a rappelé pour sa part que l’éducation des filles est non seulement un droit fondamental mais aussi « un puissant levier de développement ».
Selon elle, des signaux forts d’engagement politique de haut niveau ont été perceptibles lors du débat général de l’Assemblée générale des Nations Unies qui s’est tenu à New York il y a 15 jours, ainsi que lors du premier G-20 dédié à l’éducation en Argentine le mois dernier.
« C’est pourquoi l’UNESCO, organisme chef de file au sein des Nations Unies pour l’éducation dans le cadre du Programme 2030, s’engage auprès de la communauté internationale pour que les filles puissent bénéficier de 12 années d’éducation fondamentales gratuites », a dit Mme Azoulay dans un message. « Elle s’engage pour que les États intègrent dans les programmes éducatifs les questions relatives à l’égalité des genres, à la santé et à la sexualité, afin que soient brisées des habitudes sociales et des représentations collectives qui entravent la liberté des filles et qui constituent des obstacles à leur formation intellectuelle et à leur insertion sociale et professionnelle ».
La Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), Natalia Kanem, a noté pour sa part que « le mariage des enfants et la grossesse chez les adolescentes forcent des millions de filles à abandonner leurs études », brisant leurs aspirations à réaliser tout leur potentiel.
« Aidons-les à exercer leurs droits et à réaliser leurs aspirations. Investissons dans leur santé et leur éducation, leurs compétences et leur leadership », a dit Mme Kanem.
Source: ONU
https://news.un.org/fr/story/2018/10/1026302