À l'échelle mondiale, on estime qu'un adolescent sur cinq présente des problèmes de santé mentale, même si la plupart restent sous-diagnostiqués et sous-traités.
À l'occasion de la Journée de la santé mentale, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) appelle à se concentrer sur le bien-être psychologique des jeunes de 10 à 14 ans, afin d'éviter les conditions pouvant avoir une incidence sur leur vie à l'âge adulte.
« Une mauvaise santé mentale à l'adolescence a un impact sur les résultats scolaires et augmente le risque de consommation d'alcool et de substances psychoactives et de comportements violents », a déclaré mercredi le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, dans un communiqué, soulignant que de nombreux enfants et adolescents pris dans les conflits et les catastrophes dans le monde entier, sont particulièrement exposés au risque de détresse psychologique.
Selon l'OMS, la moitié des maladies mentales commencent à l'âge de 14 ans, mais la plupart des cas ne sont ni détectés ni traités. La dépression est l'une des principales causes de maladie et d'invalidité chez les adolescents et le suicide est la deuxième cause de décès chez les 15 à 29 ans.
L'usage nocif d'alcool et de drogues illicites chez les adolescents est un problème majeur dans de nombreux pays et peut conduire à des comportements autodestructeurs tels que les relations sexuelles non protégées ou la conduite dangereuse de véhicule. Les troubles de l'alimentation sont également préoccupants.
« Un grand nombre de problèmes de santé mentale peuvent être prévenus et traités, en particulier si nous commençons à nous préoccuper de notre santé mentale dès le plus jeune âge », a déclaré M. Guterres.
Faisant référence aux engagements du Programme de développement durable à l'horizon 2030, le chef de l'ONU a déploré que, même si les États membres se sont mis d'accord collectivement pour « ne laisser personne de côté », « ceux qui souffrent de problèmes de santé mentale soient toujours marginalisés ».
L'OMS note que « de plus en plus de preuves montrent que promouvoir et protéger la santé mentale des adolescents est bénéfique non seulement pour la santé des adolescents, à court et à long terme, mais aussi pour l'ensemble de l'économie et de la société, les jeunes adultes en bonne santé pouvant contribuer davantage à la main-d'œuvre, leurs familles et leurs communautés ».
Parmi les différentes actions que les gouvernements peuvent prendre, l'OMS recommande d'investir dans une plus grande intégration de la santé mentale dans des systèmes de santé et de protection sociale plus vastes et dans le cadre de la couverture maladie universelle, de renforcer la résilience en santé mentale par les parents et les enseignants; et d'apporter un soutien psycho-social dans les écoles et dans les espaces communautaires, en particulier dans des contextes difficiles tels que les conflits et les catastrophes naturelles.
« Les Nations Unies se sont engagées à créer un monde où, d'ici 2030, tout le monde aura accès à quelqu'un en soutien de sa santé mentale, dans un monde exempt de stigmatisation et de discrimination », a déclaré le chef de l'ONU. « Si nous changeons notre attitude à l'égard de la santé mentale, nous changeons le monde. Il est temps d’agir sur la santé mentale ».
Source: ONU
https://news.un.org/fr/story/2018/10/1026242