L'organisation américaine de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) a appelé mercredi les autorités iraniennes à cesser les exécutions de criminels juvéniles après l'annonce de trois nouvelles pendaisons de jeunes mineurs.
"L'Iran doit cesser immédiatement et sans condition de recourir à la peine de mort pour des crimes commis par des mineurs de moins de 18 ans, et s'acheminer vers l'interdiction totale de la peine capitale", écrit HRW dans un communiqué.
L'ONG s'indigne de l'exécution récente de trois jeunes en Iran.
Selon elle, Amirhossein Pourjafar, 18 ans, a été exécuté le 4 janvier à Karaj (près de Téhéran) pour le viol et le meurtre d'une fillette de 3 ans commis alors qu'il en avait 16.
Le 30 janvier, ajoute HRW, Ali Kazemi, 22 ans, a été exécuté à Bouchehr (Sud de l'Iran) pour un meurtre qu'il aurait commis alors qu'il avait 15 ans, et à Nowshahr (Nord), "les autorités ont exécuté Mahboubeh Mofidi, mariée à l'âge de 13 ans pour le meurtre présumé de son mari en 2014, alors qu'elle avait 17 ans".
La pendaison d'Ali Kazemi a été déplorée par la Société de l'Imam Ali, ONG iranienne engagée dans la lutte contre la pauvreté et qui cherche à soustraire à l'échafaud des mineurs condamnés à mort.
"Des promesses avaient été données ces derniers jours laissant espérer que la peine ne serait pas appliquée" immédiatement, a écrit l'association sur sa page Instagram, indiquant qu'il s'agit du "troisième" mineur exécuté par les autorités depuis le début de l'année en Iran.
"Ce chiffre vient des dossiers que nous possédons et il est possible que le nombre soit plus élevé", a-t-elle ajouté.
Pour l'ONG, ces exécutions montrent que les dispositions du Code pénal laissant aux juges une certaine latitude pour éviter l'échafaud aux criminels mineurs sont inefficaces. Elle appelle le Parlement "à revoir d'urgence" les lois permettant l'application de la peine capitale contre des mineurs, et le pouvoir judiciaire à agir pour faire cesser un "cercle vicieux".
Selon HRW, l'Iran est un des quatre pays au monde (avec l'Arabie saoudite, le Pakistan et le Yémen) à exécuter des criminels mineurs, alors que le pays a signé la Convention internationale des droits de l'enfant par laquelle "les États parties veillent à ce que" la peine capitale ne soit pas prononcée "pour les infractions commises par des personnes âgées de moins de 18 ans".
Source : L’Orient Le Jour