Il y aurait près de 700 Français liés au djihadisme dans la zone syro-irakienne, selon le procureur de la République de Paris, François Molins, invité de la matinale de France Info. «Les services estiment à 690 le nombre de ces personnes, dont 295 femmes et 28 mineurs combattants de plus de 15 ans», précise le magistrat, qui ajoute qu’il y aurait également environ 400 mineurs de moins de 15 ans, dont beaucoup seraient nés dans les zones de conflits.
Le procureur, qui s’est fait connaître du grand public il y a deux ans après les attentats du 13 novembre, a défendu l’approche «pragmatique» et de «bon sens» d’Emmanuel Macron qui souhaite traiter «au cas par cas» les «revenants», c’est-à-dire les djihadistes partis en Syrie ou en Irak et qui reviennent sur le territoire national.
«Le phénomène concerne essentiellement des femmes, le plus souvent des veuves, avec enfants», précise François Molins qui appelle à la méfiance. «On va être confrontés à des femmes ou à des mineurs qui ont été formés au maniement des armes», explique-t-il. Pour «se prémunir de toute naïveté», le procureur appelle à «ne pas confondre la déception et la désillusion avec le repentir». «On est face à des gens qui sont plus déçus que repentis. Je crois qu’il faut à l’égard de ceux-là faire attention», précise-t-il.
Concernant les combattants eux-mêmes, le magistrat estime que la majorité d’entre eux sont «plutôt tentés par un maintien sur zone» pour «s’y diluer» alors que des poursuites judiciaires sont engagées en France contre eux. «La France n’est pas seule. Ces gens ont été arrêtés dans des Etats qui sont souverains. La souveraineté de ces Etats leur donne le droit de décider s’ils veulent juger ces hommes ou ces femmes dans leurs pays ou au contraire les rendre au pays de leur nationalité », analyse le procureur de la République de Paris, pleinement conscient que ceux-ci risquent la peine de mort dans ces pays.
Source : Le Figaro