Le 10 octobre de chaque année est consacré à la célébration de la Journée des troubles spécifiques d'apprentissage (les « DYS » : dyslexie, dysorthographie, dyscalculie, dysgraphie, dyspraxie, TDAH). Les enfants souffrant de ces troubles, bien qu'ayant une intelligence normale, ne réussissent pas généralement leur scolarité comme ils devraient le faire. Dès lors, ils sont confrontés à un risque d'échec scolaire. Ils représentent environ 10 % des élèves du Liban, ce qui est un pourcentage non négligeable. C'est pour ces enfants qu'a été fondé en 1999 le Centre libanais pour l'éducation spécialisée (CLES), à l'initiative de Carmen Chahine Debbané.
Lorsque le centre a été créé, très peu de personnes au Liban avaient entendu parler de ce type de troubles et du suivi thérapeutique possible. Certains élèves ne réussissaient pas à résoudre leur problème parce que les adultes ne comprenaient pas où se situait la faille. D'autres élèves étaient malmenés, voire renvoyés des écoles.
Aujourd'hui, l'association a à son actif plusieurs réalisations : la sensibilisation aux troubles spécifiques d'apprentissage afin de ne pas les confondre avec les handicaps plus lourds comme le retard mental, l'autisme, la trisomie, etc. ; l'intégration de ces enfants dans les écoles traditionnelles avec des élèves avec qui ils n'ont aucune différence en apparence vu qu'ils sont parfois même plus intelligents ; la formation spécifique des enseignants, assurée par les spécialistes et les formateurs du CLES.
Suite à un tel suivi, la confiance et l'estime de soi de ces enfants augmentent et cela leur permet de réussir à l'école, à l'université et au travail.
Carmen Chahine Debbané avait défini en ces termes les fondements de la mission du Centre : « Le chemin de la paix passe par l'éducation des enfants et la possibilité d'offrir à chaque enfant le droit de réaliser son potentiel et ses capacités. En acceptant nos difficultés et celles des autres, et en donnant à tous la possibilité de gérer au mieux ces difficultés, et ce grâce à une éducation durable, nous pouvons munir nos enfants des outils dont ils ont besoin pour vivre leur vie. La force n'étant pas d'être sans défauts ou de n'avoir pas de difficultés, mais de nous regarder et de voir l'autre tel qu'il est. »
Des études menées par le médecin et professeur suisse Pierre Magistretti, récemment accueilli par CLES au Liban, ont montré que le cerveau humain jouit d'une grande plasticité. Cette découverte permet de concevoir des adaptations efficaces pour les enfants ayant des troubles spécifiques d'apprentissage (DYS), quelle que soit leur tranche d'âge, en association avec un suivi pédagogique et thérapeutique précis. Contrairement à l'idée reçue selon laquelle un enfant de plus de six ans perd tout espoir d'amélioration, la recherche confirme que ceux qui souffrent de DYS peuvent être aidés à tout moment. Mais plus le traitement et le suivi commencent tôt, plus les résultats seront meilleurs. C'est pour cette raison que le CLES et ses équipes sont présents dans toutes les régions et travaillent avec des enfants dès trois ans.
Source : L’Orient Le Jour