Naissance: des femmes plus âgées et plus d’enfants prématurés

mer, 10/18/2017 - 12:02 -- siteadmin

Les femmes ont des enfants de plus en plus tard et le nombre de naissances prématurées augmente. Ce sont quelques-unes des conclusions de la grande enquête périnatale de 2016.

Les enfants naissent plus tard et les mères sont plus fréquemment en surpoids. Tel est l’une des principales conclusions de la grande enquête nationale périnatale 2016*. La première remonte à 1995, puis 1998, 2003 et enfin 2010. L’enquête réalisée en mars 2016 est construite à partir de 14 142 naissances et 13 894 femmes dont 758 naissances et 746 femmes en Outre-mer.

La proportion de naissances chez les femmes âgées de 35 ans et plus atteint désormais 21% en métropole contre 19% lors de la précédente enquête de 2010. Et cette proportion était de 15,9% en 2003. Cette hausse constante du report des naissances vers un âge maternel plus avancé est considéré comme une évolution défavorable car il a une influence négative sur la fertilité et majore les risques pour la mère et l’enfant (prématurité, gémellité, trisomie, complications de pathologies qui peuvent s’aggraver avec l’âge...).

Quant au problème du surpoids il concernait 20% des femmes de Métropole en 2016 (21% en Outre-mer), près de 12 % étant obèses, contre respectivement 17 % et 10 % en 2010 et respectivement 15% et 7% en 2003.

Plus de prématurés

L’enquête pointe également d’autres raisons de s’inquiéter à commencer par la consommation de tabac pendant la grossesse qui n’a pas baissé (17 % et 5% en Outre-mer) et la vaccination anti-grippale des femmes enceintes, pourtant considérées comme groupe à risque élevé de complications en cas de grippe, qui est très faible (7 %). De même l’allaitement exclusif pendant le séjour en maternité a diminué de 60 % à 52 % malgré tous les messages visant à l’encourager.

Les auteurs mettent aussi en évidence une légère hausse du taux de prématurité. Il est passé de 4,5 % en 1995 à 6,0 % en 2016 (10,1% en Outre-mer). Ce qui s’accompagne d’une légère augmentation également du nombre d’enfants ayant un poids faible (pour leur âge gestationnel) à la naissance. Entre 2010 et 2016 il est passé de 10,1 % à 10,8 %.

Mais les chercheurs pointent également des progrès dont un meilleur suivi des recommandations au moment de l’accouchement qui se traduit notamment par un taux d’épisiotomie qui diminue de 27% en 2010 à 20% en 2016. Une prise en charge des femmes qui est moins médicalisée au moment de l’accouchement et notamment un recours à l’oxytocine (destiné à accélérer les contractions) moins fréquent. La prévention de l’hémorragie du post-partum (après l’accouchement) s’est généralisée notent encore les spécialistes. Autant d’éléments qui devraient peser dans le débat qui ne cesse d’enfler ces dernières années sur la question des violences obstétricales.

* Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES).

Source : Le Figaro

http://sante.lefigaro.fr/article/naissance-des-femmes-plus-ages-et-plus-d-enfants-prematures/