Le virus respiratoire syncytial provoque des symptômes similaires à ceux d’un simple rhume, mais il peut être redoutable pour les jeunes enfants.
C’est un rhume qui n’en est pas un même s’il lui ressemble, mais il n’est pas dû à un rhinovirus. Il peut faire penser à la grippe, car il provoque des symptômes proches, mais ce n’est pas le même virus. Non, il s’agit d’un pneumovirus, le virus respiratoire syncytial (RSV pour Respiratory Syncytial Virus).
Très contagieux, il ne provoque généralement que des symptômes ressemblant à un bon rhume. Mais chez les nourrissons de moins de 2 ans, il peut se révéler très dangereux, déclenchant des pneumonies graves. Des chercheurs de l’École de médecine de l’université Washington, à Saint Louis, emmenés par Daisy Leung, se sont attachés à trouver la raison pour laquelle ce virus peut échapper aux radars du système immunitaire. Et ont des débuts de réponses (travaux publiés dans Nature Microbiology).
On estime qu’il y a chaque année 34 millions de cas d’infections au RSV chez les enfants de moins de 5 ans, dont 10 % sont des formes graves avec environ 100. 000 décès (chiffres 2005). Les personnes âgées ou celles qui sont immunodéprimées sont elles aussi des cibles de choix. Il n’existe pas de vaccin autorisé et les traitements sont limités. L’antiviral ribavirine, cher, d’une efficacité modérée, n’est ainsi employé qu’en dernier ressort.
Le virus profite de la moindre faiblesse du système immunitaire pour se multiplier. Daisy Leung et ses collègues savaient déjà que c’est grâce à une mystérieuse protéine, baptisée NS1, que le virus «embrouille» les cellules du système immunitaire. Par cristallographie aux rayons X, ils ont pu déterminer la structure 3D de cette protéine afin de la «dessiner» dans tous ses détails. Et ils ont repéré une partie de NS1, l’hélice alpha-3, qui leur a semblé être une pièce maîtresse de la cape d’invisibilité du virus. Cela a été prouvé en créant des virus dépourvus de cette hélice. Sans elle, le virus n’échappait plus aux radars immunitaires. «Maintenant que nous avons la structure de NS1, que nous avons identifié la partie clé de la protéine, nous devrions pouvoir trouver comment elle agit, explique Daisy Leung. Ce qui devrait aider à trouver des traitements et un vaccin efficace.»
Source : Le Figaro
http://sante.lefigaro.fr/article/gare-aux-symptomes-du-rhume-chez-les-nourrissons/