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La condition des enfants est inégale selon les pays, mauvaise aux Etats-Unis, bonne en Europe du Nord, selon l'Unicef.
La France se situe dans la moyenne.
Peuvent mieux faire. Les pays industrialisés ne se soucient pas de manière égale du bien-être de leurs enfants, constate un rapport de l'Unicef publié jeudi.
Contrairement aux idées reçues, les petits Américains sont parmi les moins bien lotis et les enfants français se situent juste dans la moyenne. Ce classement « démontre qu'un revenu national élevé ne suffit pas à garantir de bons résultats en termes de bien-être des enfants », soulignent les auteurs. C'est typiquement le cas des Etats-Unis, mal notés (37es sur 41), juste devant le Mexique, la Roumanie, la Bulgarie et le Chili, dernier du classement des 41 pays passés au scanner d'Innocenti, le centre de recherche de l'Unicef. La France se situe au milieu du classement (19e).
La Slovénie est un contre-exemple éclatant. Son revenu par habitant est deux fois inférieur à celui des Etats-Unis et pourtant elle se hisse au 9e rang dans le classement général. A ses côtés, le Japon (12e) et la Corée du Sud (8e) figurent parmi les Etats qui prennent soin de leur jeunesse et gomment les inégalités grâce à l'éducation et à l'accès aux soins. Les pays d'Europe du Nord - Norvège en tête - occupent, sans surprise, le haut du classement dans un peloton où apparaissent également l'Allemagne (2e) et la Suisse (7e).
Les pays scandinaves sont les plus égalitaires
Une politique centrée sur le bien-être des enfants menée dès les premières années de la vie s'avère fondamentale pour permettre à chacun des pays concernés de remplir les critères de développement social et durables tels qu'ils ont été définis en 2015 par les Nations unies. Il s'agit notamment de la réduction de la pauvreté et de la faim, de la bonne santé et du bien-être, de l'éducation, de l'accès à un travail décent et à la croissance économique, de la réduction des inégalités aussi. A défaut, le coût social que peut représenter un mauvais départ dans la vie aura des répercussions à long terme, au point d'empêcher les pays concernés d'atteindre les objectifs assignés.
L'un des aspects les plus préoccupants de l'étude concerne le nombre d'enfants matériellement démunis. En moyenne, un enfant sur cinq (21 %) dans ces 41 pays dits « à hauts revenus » vit sous le seuil de pauvreté. Il existe de grandes amplitudes dans les situations, puisqu'ils ne sont qu'un sur dix au Danemark, en Islande et en Norvège contre un sur trois en Israël et en Roumanie. En Bulgarie, en Espagne, aux Etats-Unis, au Mexique et en Turquie, les enfants sont confrontés à une pauvreté nettement supérieure à la moyenne des pays riches. En France (près de 18 %), la proportion est au-dessous de la moyenne de 21 %, selon ce rapport. Il faut là encore aller en Finlande, en Islande et en Norvège pour assister à une réduction efficace de la pauvreté grâce aux transferts sociaux (prestations sociales et impôts destinés à corriger les inégalités). En règle générale, dans les deux tiers des pays, 40 % des ménages avec enfants les plus pauvres gagnent en moyenne moins que les 10 % les plus riches. En outre, note le rapport, « l'écart s'est encore creusé depuis 2008 ».
L'autre phénomène concerne l'insécurité alimentaire à laquelle un enfant sur huit en moyenne est confronté . Cela peut aller jusqu'à un sur cinq au Royaume-Uni (par ailleurs 13e sur 41 dans le tableau récapitulatif) et aux Etats-Unis, et même monter à un sur trois au Mexique et en Turquie. A l'autre bout de la chaîne, l'obésité (enfants de 11 à 15 ans), qui « constitue également une forme de malnutrition », progresse dans la grande majorité des pays. Alors que la consommation d'alcool fort progresse partout chez les 15-24 ans, l'Unicef note une régression généralisée de l'ivresse et des suicides chez les adolescents. En revanche, le rapport fait état d'une augmentation du nombre de ces jeunes qui signalent des problèmes de santé mentale.
