Deux chercheuses de l’université de Stavanger, en Norvège, ont montré que les différences des tests de lecture à l’école entre filles et garçons venaient des tests eux-mêmes.
Depuis des années, cela intrigue tout le monde: dans tous les résultats de tests de lecture à l’école entre filles et garçons, quel que soit l’âge, quel que soit le pays, les filles devancent les garçons. Mais arrivés à l’âge adulte, cette différence disparaît mystérieusement.
Ces tests d’habileté à la lecture s’attachent à mesurer la façon dont la personne testée peut extraire de l’information du texte lu, le comprendre, l’interpréter, le comparer, l’évaluer. Que ce soit dans les études Pires pour les 10 ans, Pisa pour les 15 ans, pour les pays scandinaves et pour ceux de l’OCDE, une nette différence apparaît en faveur d’une meilleure habileté des filles à la lecture, qui s’accentue d’ailleurs entre 10 et 15 ans. Mais dans les études types PIAAC (s’intéressant aux 16-24 ans), plus aucune différence n’apparaît.
Les femmes en général ont plus de facilité avec certains textes
De nombreuses hypothèses ont été émises et testées pour expliquer cet état de fait. Une différence intrinsèque d’intelligence entre filles et garçons a très vite été écartée. De même, une précocité plus marquée chez elles n’explique rien. Pas plus que des réactions différentes à des façons d’enseigner. Ou qu’à des sollicitations différentes envers les filles que les garçons…
Deux chercheuses de l’université de Stavanger (Norvège) se sont demandé si les différences relevées ne seraient pas dues aux tests eux-mêmes, à la façon dont ils étaient conçus, rédigés et «notés» (travaux publiés dans Assessment of Education). «Nous avons montré que la façon dont étaient conçus les tests pour les scolaires, Pires et Pisa, favorisait les filles», affirme ainsi avec assurance Oddny Judith Solheim, l’une des deux auteures des travaux. «Le test PIAAC est conçu différemment. Et il ne donne pas de différences filles/garçons…»
Les chercheuses ont ainsi mis en évidence que les femmes en général avaient plus de facilité avec des textes «longs», descriptifs, narratifs, de fiction, etc., alors que les hommes se débrouillaient mieux avec du texte «discontinu», textes courts, tableaux, courbes, plus factuels que d’imagination. Ces différences sont accentuées dans Pires et Pisa, mais gommées dans PIAAC. Qui se charge d’élaborer les prochains tests?
Source: Le Figaro
http://sante.lefigaro.fr/article/lecture-pourquoi-des-differences-entre-garcons-et-filles-