Que faire en cas de fièvre chez l'enfant ?

mer, 10/19/2016 - 11:35 -- siteadmin

A l'approche de l'hiver, la Haute autorité de santé rappelle les fondamentaux d'une bonne prise en charge de la fièvre chez les plus jeunes.

Utile et rarement dangereuse, rappelle la Haute autorité de santé (HAS). La fièvre correspond à une élévation de la température du corps au-dessus de 38°C, en l'absence d'activité physique intense, chez un enfant normalement couvert et exposé à une température ambiante tempérée. Non seulement celle-ci n'est «généralement pas dangereuse», mais surtout elle permet de diminuer la multiplication des agents infectieux (virus, bactéries...). Sa prise en charge n'a donc pas pour objectif de faire baisser la température, sauf dans certains cas extrêmes, mais d'atténuer voire de supprimer les désagréments qui l'accompagnent (fatigue, maux de tête, baisse de l'appétit). Voici un guide pratique de ce qu'il faut faire ou non si votre enfant est fiévreux.

1. Rechercher les signes de gravité

Il faut d'abord s'assurer que la fièvre ne présente pas de gravité particulière. Pour cela, plusieurs signaux sont à prendre en compte. Votre enfant est âgé de moins de trois mois? Il présente des difficultés respiratoires, a une fréquence respiratoire élevée, ne répond pas aux stimulations, présente un renflement de la fontanelle (membrane située entre les os du crâne chez les bébés)? Il est pâle ou est cyanosé (coloration bleue des extrémités et des lèvres)? Il pousse des cris faibles ou des grognements? Sa nuque est raide? Face à l'un ou plusieurs de ces signes, mieux vaut le conduire aux urgences.

2. Prendre correctement la température

La méthode de référence pour mesurer la température corporelle est le thermomètre électronique flexible par voie rectale. D'autres méthodes moins stressantes pour l'enfant, mais aussi moins précises, peuvent être utilisées, telles que le thermomètre électronique par voie buccale ou axillaire (sous l'aisselle) ou les thermomètres à infrarouge auriculaire (chez l'enfant de plus de 2 ans) ou temporal (sur le front). Chez le nouveau-né, la prise de la température sous l'aisselle est comparable à la mesure rectale.

3. Trois gestes simples

Avant de recourir à un traitement médicamenteux, il est nécessaire de proposer fréquemment de l'eau à l'enfant, de ne pas trop le couvrir et de ne pas augmenter la température de la pièce. En revanche, mieux vaut bannir les bains frais ou l'enveloppement dans un linge frais, qui ont un effet modeste et transitoire et qui risquent d'augmenter l'inconfort de l'enfant.

4. Les médicaments

Si l'enfant supporte bien la fièvre, les autorités sanitaires recommandent de s'abstenir de traitement, sauf pour les bébés de moins de trois mois. Si la fièvre est trop dérangeante, il est préférable de consulter un médecin qui prescrira le plus souvent du paracétamol, ou en cas de contre-indication, un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS): l'ibuprofène chez l'enfant de plus de 3 mois et le kétoprofène chez l'enfant de plus de 6 mois. Attention, les AINS ne doivent pas être utilisés en cas de varicelle, et leur utilisation nécessite de la prudence en cas d'infection bactérienne. Or il est bien difficile de faire la différence entre une infection virale et bactérienne.

L'aspirine, qui est un AINS, n'est pas recommandé en cas de fièvre chez l'enfant car il existe un risque très rare mais potentiellement mortel, le syndrome de Reye, qui peut toucher tous les organes en particulier le cerveau et le foie.

5.Quand retourner chez le médecin?

Si après 24 heures l'enfant tolère encore mal la fièvre malgré un traitement bien conduit, il est nécessaire de retourner chez le médecin. Ce dernier pourra alors juger du bien-fondé de la substitution éventuelle du médicament prescrit, ou d'une association. Ce délai de 24 heures peut être raccourci chez le nourrisson de moins de 3 mois.

Source : Le Figaro