"Je ne peux plus digérer toute la misère du monde": le maire DVD de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) a justifié aujourd'hui son refus de scolariser un enfant Rom par l'ampleur des problèmes auxquels sa commune est déjà confrontée, demandant à l'Etat d'assumer ses responsabilités.
Depuis mai, en infraction avec la loi, la ville de Saint-Ouen refuse de scolariser un enfant Rom de 8 ans qui était pris en charge par l'association Aset 93 (Aide à la scolarisation des enfants tziganes).
"On ne scolarise que les enfants qu'on estime prêts à suivre une bonne scolarité. Cet enfant l'était, comme une vingtaine d'autres", déplore Andréa Caizzi, son président.
L'Aset 93, qui dispense des cours dans trois camions-école et accompagne individuellement les familles dans leurs démarches de scolarisation, a saisi le Défenseur des droits au début de l'été sur le cas de cet enfant. "Deux courriers ont été envoyés au maire" mais sont restés pour l'heure sans réponse, a indiqué une porte-parole, précisant que plusieurs enfants étaient concernés.
"Je ne suis pas à l'aise avec cette décision sur le plan moral mais je l'assume", s'est défendu auprès de l'AFP William Delannoy, le maire de cette ville de banlieue de 52.000 habitants. "J'ai hérité d'une ville surendettée, ce qui m'a obligé à augmenter les impôts de 45%, j'ai 70% de la population qui ne paie pas l'impôt sur le revenu, 4.500 demandeurs de logement social, des écoles surchargées: je ne peux plus digérer toute la misère du monde!", affirme le maire.
Autre argument: le campement Rom où vit cet enfant est situé sur un terrain appartenant à la SNCF où doivent être construits, à la demande de l'Etat, 4.000 logements, la ZAC des Docks.
Source : Le figaro