Un groupe de travail sur le problème des mariages précoces parmi les réfugiés a été mis en place en Allemagne et le ministre de la Justice du pays, Heiko Maas, s'attend à ce que les premières propositions arrivent d'ici quelques semaines. Pendant ce temps, la plupart des jeunes mariés souhaitent qu'on les laisse en paix.
Quelque 1.500 mineurs étrangers mariés sont recensés en Allemagne, dont 361 de moins de 14 ans. La plupart d'entre eux sont des ressortissants syriens. Viennent ensuite des Afghans, des Irakiens, des Bulgares, des Polonais, des Roumains et des Grecs, a révélé vendredi le ministère de l'Intérieur du pays.
Le 5 septembre est entré en fonction le groupe de travail chargé d’apporter des amendements à la constitution en vertu desquels l'Allemagne ne reconnaîtra plus les mariages entre mineurs. "Conformément à la législation en vigueur, les mariages conclus à l'étranger sont reconnus en Allemagne à condition qu'ils ne soient pas contraires à nos valeurs et ne portent pas atteinte aux droits de l'homme. Dans chaque cas concret, les organes du pouvoir adoptent une décision spécifique. Le règlement universel n'existe pas", explique à Sputnik Marcus Strunk, du ministère de la Justice de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie.
Or, la plupart des adolescentes sont mariées à des hommes beaucoup plus âgés qu'elles. Et dans beaucoup de cas il s'agit de mariages forcés, poursuit-il.
"Les résultats d'enquêtes, y compris celles menées par l'UNICEF, témoignent que souvent ce genre de pratiques sont conclues dans des circonstances non favorables, parfois avec recours à la violence, et traumatisent (la psychologie, ndlr) des mineurs", explique M. Strunk.
Or, en s'appuyant sur sa propre expérience, Sabine Schick, employée du service en charge des mineurs non accompagnés, dénie cette thèse. "Beaucoup d'adolescentes venues de Syrie se sont mariées chez elles et ont passé des années avec leurs époux. Parmi nos pupilles, il n'y aucune jeune fille mariée de force", dit-elle.
En même temps, elle avoue que nous ne pouvons pas être sûrs que ce que disent les jeunes filles ne soit pas déclaré sous pression.
Sabine Schick rajoute en outre que l'insistance des autorités allemandes de défendre les droits de ces adolescentes se heurte à un mur d'incompréhension. Certaines réagissent d'une manière agressive à ce genre de questionnaires et aux propositions de les loger séparément des époux.
"Sur place, nous avons des employés sociaux et des pédagogues qui restent en contact (avec les réfugiés, ndlr). Par leur bais, nous observons la situation. En cas de violations, nous prendrons immédiatement des mesures afin de protéger les mineures, même si elles-mêmes s'y opposent", a poursuivi Mme Schick.
Dans ce contexte, elle ne juge pas nécessaire tout amendement à la législation en vue de rendre ces mariages non valides. Selon elle, ce qui serait beaucoup plus utile c'est de vérifier si telle ou telle adolescente installée sur le territoire allemand est prête au mariage et si l’acte est librement consenti.
Source : Sputnik News