La semaine dernière, deux cas de poliovirus sauvage ont été découverts dans des régions touchées par les conflits dans le nord-est du Nigeria. Il s’agit des premiers cas depuis deux ans. Une campagne de vaccination d’urgence est actuellement menée pour atteindre cinq millions d’enfants à Borno et dans trois États voisins.
MAIDUGURI, Nigeria, le 17 août 2016 – Aujourd’hui, Ajeda, six mois, a reçu sa première dose de vaccin contre la polio dans un camp de personnes déplacées à l’extérieur de la ville de Maiduguri, dans le nord-est du Nigeria.
Ajeda est née en captivité et n’a jamais été vaccinée. « Lorsque j’ai accouché, notre village était occupé par Boko Haram. Aucun vaccinateur n’est venu nous voir », explique Fatari, la mère d’Ajeda.
Fatari a emmené sa fille se faire vacciner après avoir été prévenue par des animateurs communautaires bénévoles qu’une campagne de vaccination avait lieu dans le camp où elle vit depuis deux mois.
« Je suis prête à tout pour que mes enfants aillent bien », affirme-t-elle. Ses cinq enfants sont maintenant tous vaccinés contre la polio.
À la suite de la découverte de deux cas de poliovirus sauvage dans des régions touchées par les conflits la semaine dernière – les premiers cas depuis deux ans – une campagne de vaccination d’urgence est menée pour atteindre un million d’enfants de moins de cinq ans dans l’État de Borno. Au cours des prochains mois, des interventions de vaccination à grande échelle seront menées dans trois États voisins pour porter ce nombre à cinq millions d’enfants.
Ces interventions auront lieu en même temps que des vaccinations contre la polio pour les enfants dans toute la région du lac Tchad, qui comprend des parties du Nigeria, du Niger, du Cameroun et du Tchad.
Des milliers d’animateurs communautaires bénévoles sensibiliseront les familles à l’importance de la vaccination et leur indiqueront quand et où faire vacciner leurs enfants.
« Ces personnes sont issues de communautés privées d’aide depuis trois ans à cause des conflits dans le Nord-Est », explique Mohammed Ibrahim, chargé du programme de l’UNICEF pour la vaccination dans l’État de Borno. « Le surpeuplement des camps favorise la propagation rapide des maladies et expose les enfants à un risque plus élevé de polyomélite », ajoute-t-il.
Le camp de déplacés de Muna Garage, où Ajeda a reçu sa première dose de vaccin contre la polio, abrite environ 20 000 personnes.
Dix-huit équipes de vaccinateurs travaillent actuellement dans le camp pour garantir que les 5 000 enfants de moins de cinq ans sont tous vaccinés.
La campagne de vaccination contre la polio est dirigée par le ministère de la santé du Nigeria, avec l’appui de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), de l’UNICEF et de partenaires de l’Initiative mondiale pour l'éradication de la poliomyélite.
Source: UNICEF