Le Comité sur les droits de l’enfant donne la définition du châtiment « physique » ou « corporel » suivante :
« … toute punition qui implique de la force physique ou dont l’intention est de causer un certain degré de douleur ou de gêne, peu importe la perspective. La plupart comporte des coups (fessés, claques, gifles) à un enfant avec la main ou à l’aide d’un objet. Mais cela peut également impliquer, par exemple, donner des coups de pieds, secouer ou jeter des enfants, égratigner, pincer, mordre, tirer les cheveux ou frapper les oreilles avec la main, forcer les enfants à rester dans une position inconfortable, brulures, ébouillanter ou ingestion forcée (par exemple, rincer la bouche des enfants avec du savon ou les forcer à avaler des épices fortes).
Pour beaucoup, l’approbation des châtiments corporels, qu’elles soient tacites ou autres, illustre l’ampleur de résistance contre les droits de l’enfant. Il arrive que les défenseurs qui militent pour soutenir les enfants, notamment pour le droit d’être à l’abri des abus sexuels, condamnent toutefois les « claques ». Cependant, tout châtiment corporel d’un adulte ou d’un enfant est une violation évidente des droits de l’Homme.
Les dernières statistiques publiées par l’Initiative Globale pour mettre fin à toute punition corporelle d’enfant (Novembre 2010) montrent que les châtiments corporels sous toutes ses coutures et dans tous les contextes, y compris celui de la maison, ont été interdites dans 29 états, et à l’école, dans 109 pays. En revanche, 145 états doivent encore s’engager dans la mise en place de l’interdiction des châtiments corporels dans le cadre de la maison et presque 90 états n’ont entrepris aucune interdiction à ce sujet dans les écoles.
Toutefois, comme le note l’Etude de l’ONU sur la violence contre les enfants relève/note:
« les lois interdisant les châtiments corporels ne sont pas appliquées assez efficacement, même dans des pays telles que la Chine où elles existent depuis des années. Au Cameroun, une loi datant de 1998 interdit le châtiment corporel à l’école, cependant, une étude conduite sur quatre provinces du Cameroun, publiée deux ans après la mise en place de l’interdiction, montre que des enseignants ne cachaient en aucune façon le fait qu’ils y aient recours dans le cas de « d’effronterie, de désobéissance ou de fautes académiques », 97 pour cent des élèves déclarent qu’ils ont été victimes de punitions corporelles ».
Les châtiments corporels peuvent être arbitraires. Des cas de châtiments corporels ont été signalés, des punitions qui ont eu lieu pour des raisons en dehors du contrôle des enfants, tels que le fait que les parents manquent à payer les frais d’inscriptions, pour un échec scolaire ou manquement à corriger un mauvais comportement . Il n’est pas toujours facile de distinguer ces deux motivations, dans de nombreuses situations. Des études conduites dans sept pays du Moyen Orient et de l’Afrique du Nord démontrent qu’un tiers des élèves a été battu en raison du manque de bons résultats de leur classe ou de leur école aux examens.
Comment lutter contre ?
Pour beaucoup, l’interdiction légale des châtiments corporels sur les enfants dans toutes les circonstances, dont celles infligées à la maison, est une étape phare dans l’acheminement vers l’établissement des droits des enfants. Le fait de laisser des enfants être battus s’accommode mal avec le respect de la dignité de l’enfant.
L’Initiative globale pour mettre fin à toute forme de punition corporelle sur les enfants a publié un guide des réformes juridiques. Néanmoins, comme il l’a été suggéré ci-dessus, ces réformes juridiques ne constituent qu’un premier pas et devront être soutenues par des campagnes publiques et des programmes éducatifs qui présentent des alternatives au châtiment corporel. Le site internet de l’Initiative globale inclut des guides sur l’application d’une discipline positive et sur les ressources de recherches.
Source : CRIN