Au Yémen, « plus de 60.000 garçons et filles ne sont pas scolarisés à cause des combats dans et autour de la ville portuaire de Hodeïda ». Dans une déclaration rendue publique ce vendredi, la Représentante de l’UNICEF au Yémen a indiqué que dans les zones les plus touchées de Hodeïda, « seul un élève sur trois est en mesure de poursuivre ses études et moins d’un quart des enseignants est présent à l’école ».
« La violence a contraint plus du tiers des écoles à fermer, dont 15 situées en première ligne et d’autres gravement endommagées ou utilisées comme abris pour des familles déplacées », a déclaré Meritxell Relaño. L’insécurité a conduit dans la région à ce que les écoles, fonctionnant au système de classes alternées, de revenir à quelques heures d’enseignement le matin.
Au total, plus de 2 millions d’enfants ne sont pas scolarisés dans l’ensemble du Yémen. Ce qui représente une augmentation d’un demi-million depuis la reprise du conflit en 2015. « Une école sur cinq dans le pays ne peut pas être utilisée car elle est détruite ou endommagée, abrite des familles déplacées et est parfois utilisée à fins militaires », a-t-elle ajouté.
En outre, la plupart du personnel éducatif n’a pas touché de salaire depuis plus de deux ans. « Et beaucoup d’enseignants ont été contraints de fuir les violences ou de trouver d’autres moyens de joindre les deux bouts ». Pourtant malgré ces difficultés auxquelles ils sont confrontés, de nombreux enseignants du Yémen continuent à éduquer les enfants par tous les moyens qui leur sont accessibles. « Leur engagement en faveur de l’apprentissage des enfants à apprendre n’est rien d’autre qu’héroïque », fait valoir la Représentante de l’UNICEF.
En attendant, l’UNICEF travaille sur un programme visant à fournir aux enseignants de petits paiements en espèces chaque mois pour les aider à rester à l’école jusqu’à ce que la crise salariale soit résolue. Mais l’agence onusienne estime toutefois qu’il est urgent que « les autorités yéménites travaillent de concert pour trouver une solution au paiement des salaires des enseignants et d’autres fonctionnaires ».
« Surtout, la guerre sur les enfants au Yémen doit cesser », plaide la Représentante de l’UNICEF dans ce pays. « Les parties au conflit doivent immédiatement cesser les combats et s’abstenir de toute activité militaire dans et autour des écoles de Hodeïda et de l’ensemble du Yémen, afin de protéger les élèves, les enseignants et les autres personnels de l’éducation et de donner une chance à l’éducation ».
Source : ONU
https://news.un.org/fr/story/2018/11/1030471