Une étude met en évidence des altérations cérébrales chez des victimes mineures d’abus physiques ou sexuelles. Elles seraient responsables de dommages psychopathologiques.
5 à 15% des enfants occidentaux subissent des violences physiques ou sexuelles. Ces sévices peuvent favoriser le développement de dommages psychiatriques tels que des comportements agressifs, une forte impulsivité et anxiété, pouvant aller jusqu’à la dépression ou au suicide. Pour la première fois des chercheurs du McGill Group for Suicide Study (Canada) ont révélé des altérations de cellules cérébrales qui seraient à l’origine de ces comportements chez les victimes. leurs travaux sont publiés dans The american journal of psychiatry.
Ils ont disséqué et analysé 27 cerveaux de personnes ayant été en dépression ou qui se sont suicidées et qui avaient subi des violences avant leurs 15 ans. Ils les ont comparés à 26 cerveaux dits «sains» et à 25 autres ayant appartenu à une personne dépressive ou décédée suite à un suicide mais qui n’avaient jamais subi d’abus.
Les chercheurs ont constaté une altération des cellules nerveuses chargées de former les connexions entre neurones. La zone du cerveau concernée est chargée entre autres de réguler les fonctions cognitives et émotionnelles. Chez les mineurs victimes de violences elles auraient été endommagées lors de leur croissance. Ce phénomène cause des dommages structurels et fonctionnels du cerveau, entraînant des psychopathologies à long terme d’après l’étude.
De précédentes études par IRM avaient pu démontrer des dommages significatifs au niveau de fibres de la matière blanche (moelle épinière et partie interne du cerveau). Cependant, ayant été effectuées sur des personnes vivantes, il était impossible de faire des analyses approfondies afin de connaître l’origine de ces altérations. Avec cette étude, les chercheurs ont pu découvrir les cellules et gènes qui sont source de pathologies psychiatriques durables chez les enfants maltraités.
Source : Le Figaro