Le directeur d'une école musulmane hors-contrat, à Toulouse, devra être jugé par le tribunal correctionnel pour s'expliquer sur le contenu de son enseignement, jugé non conforme par l'Inspection académique, ainsi que pour violences sur mineur.
Abdelfattah Rahhaoui, directeur de l'école Al-Badr, dans le quartier de Bellefontaine à Toulouse, est poursuivi pour «violences volontaires sur mineur» , «ouverture d'un établissement scolaire sans autorisation» et «poursuite d'une activité scolaire malgré une mise en demeure de l'Education nationale», a rapporté à l'AFP le procureur Pierre-Yves Couilleau. Il est convoqué le 17 novembre devant la justice.
En juillet, l'Inspection académique avait «notifié aux familles que l'établissement ne délivrait pas un enseignement conforme aux exigences», avait précisé début septembre Jacques Caillaut, inspecteur d'académie de Haute-Garonne. «Les exigences ne sont pas respectées. L'école n'est pas conforme», avait-il dit à l'AFP évoquant plusieurs contrôles effectués en 2013, 2014 et 2015 sur les programmes et la sécurité.
«On dit qu'on est en train d'entraîner les enfants au djihad»
«Le litige dure depuis plusieurs années», a confirmé à l'AFP Abdelfattah Rahhaoui, également imam. «Ils nous reprochent qu'il n'y ait pas d'instruction, qu'il y ait beaucoup d'arabe et de Coran et qu'on entraîne les enfants au tir», a estimé le directeur d'établissement qui conteste toutes ces allégations.
«On dit qu'on est en train d'entraîner les enfants au djihad» car «les élèves vont au Laser game (jeu au laser) comme ils vont en sorties scolaires à la piscine, à Walibi ou à la Cité de l'espace», a-t-il déploré. Et d'ajouter : «Quand c'est une école publique, il n'y pas de problème, mais quand c'est une école confessionnelle musulmane, on vous dit qu'on leur apprend à tirer.»
Abdelfattah Rahhaoui, auditionné la semaine dernière par la police judiciaire, invoque son statut de «musulman qui milite dans la sphère publique : je critique l'administration, je dérange». «Les musulmans en France sont écrasés comme des cafards. Ce que je suis en train de faire, c'est de leur apporter une éducation solide», a-t-il plaidé.
S'agissant du chef de «violences volontaires sur mineur» pour lequel le directeur de l'école est également poursuivi, il a expliqué qu'une enseignante licenciée et deux familles d'élèves exclus de l'école avaient prétendu qu'il avait «tapé une fille», des allégations qu'il juge sans fondement.
Il encourt une peine de prison avec sursis et la fermeture de l'établissement. Pour l'heure, l'école élémentaire fait l'objet d'une mise en demeure, a ajouté le mis en cause, qui a déjà engagé une procédure distincte sur ce point devant le tribunal administratif.
Source : RT