a maladie du charbon, ou «Anthrax», a contaminé au moins 21 personnes dans le Grand Nord russe. Un enfant de 12 ans en est mort. La fonte des sols gelés du «permafrost», gelé depuis au moins deux ans, a libéré ces bacilles mortels piégés dans la terre.
En tout 20 personnes sont actuellement hospitalisées, a déclaré à l'agence de presse russe RIA Novosti une porte-parole de la région de Iamalie (nord de la Russie), Natalia Khlopounova.
C'est la première fois depuis 75 ans qu'une telle contamination se produit dans cette région située à 2 000 kilomètres au nord-est de Moscou et peuplée en partie de populations nomades. «Dieu le sait, depuis les premières contaminations, nous avons fourni des efforts acharnés, et fait tout ce qui était en notre pouvoir, pour sauver la vie de chacun» a explqué Dmitry Kobylkin, gouverneur local. «Mais l'infection a été vicieuse et a pris la vie de l'enfant» regrette-t-il.
Le réchauffement climatique en cause ?
Premier suspect : la saison. Anormalement chaud, avec des températures dépassant les 35 degrés, l'arrivée de l'été a fait fondre les sols gelés du Grand Nord. Les services sanitaires expliquent que «les spores d'anthrax se conservent dans le permafrost pendant plus d'un siècle».
La maladie du charbon, ou anthrax, est une infection aiguë qui touche aussi bien l'animal que l'homme. La bactérie (Bacillius anthracis) existe dans la nature et est aussi considérée comme une potentielle arme bactériologique car elle peut être facilement disséminée sous forme de spores. Elle est mortelle, à moins de prendre des antibiotiques très rapidement.
Des risques de contagion dans la région
Près de 160 éleveurs de rennes nomades ont été évacués et plus de 2 300 rennes contaminés sont morts. La ministre russe de la Santé, Veronika Skvortsova, s'est rendue dans la région, placée sous quarantaine depuis une semaine. L'infection a touché au moins une dizaine de troupeaux de rennes.
Veronika Skvortsova a rendu visite aux personnes contaminées, dont une famille «qui a mangé de la viande de renne crue et bu son sang», a indiqué Natalia Khlopounova. Une coutume des populations nomades.
Au total, 90 personnes restent hospitalisées à titre préventif dans la principale ville de la région, Salekhard, pour limiter les risques de contagion dans la population. Le ministère de la Défense a annoncé avoir envoyé plus de 200 spécialistes, avec hélicoptères et drones, pour décontaminer la zone et brûler les cadavres des animaux infectés.
Source : Le Parisien