44 cas de rougeole ont été recensés depuis le 30 janvier 2017 dans la région du Grand Est. Plus de la moitié des malades sont des enfants.
Une épidémie de rougeole a débuté dans la région du Grand Est. Dans les secteurs de Metz et de Forbach (Moselle), 44 cas ont été déclarés depuis le 30 janvier, dont les trois-quarts concernent des enfants, selon l’Agence régionale de santé (ARS). «Les investigations menées par l’ARS ont mis en évidence la fréquentation de lieux de vie collectifs et une absence ou une insuffisance de vaccination contre la rougeole chez les sujets atteints et dans l’entourage des cas déclarés», indique l’agence dans un communiqué.
Cette épidémie de rougeole n’est pas une première en France. Introduite dans les années 1960, la vaccination avait fait refluer la maladie. Mais en 2008, la couverture vaccinale était inférieure à 90% de la population dans la majorité des départements. Or la rougeole est l’une des maladies infectieuses les plus contagieuses, un malade pouvant contaminer 15 à 20 personnes, et l’on estime que 90 à 95% de la population doit être vaccinée pour empêcher une épidémie d’émerger. Alors que seuls 44 cas étaient recensés dans le pays en 2007, on est passé à 600 malades en 2008, puis 1500 en 2009. L’épidémie a atteint un pic en 2011 avec près de 15.000 malades, dont 6 sont décédés, selon Santé Public France.
Une enquête menée par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) auprès des élèves de CM2 en 2015 montre que la proportion d’enfants vaccinés semble progresser: 93,2 % d’entre eux avaient reçu les deux doses nécessaires.
Le vaccin: mesure préventive et efficace
Caractérisée par l’apparition de plaques rouges sur l’ensemble du corps et une fièvre avoisinant les 38,5°, l’infection s’accompagne souvent de toux, rhinite, conjonctivite et d’un malaise général. La phase de contagion débute à la veille des symptômes cutanés. La transmission du virus se fait généralement par voie aérienne ou par la contamination de surfaces par des sécrétions naso-pharyngées. Généralement bénigne, la maladie peut entraîner des complications telles que la cécité, l’encéphalite, la pneumonie ou de sévères diarrhées chez les sujets de moins d’un an ou de plus de 20 ans. Chez les femmes enceintes, elle peut également entraîner des fausses-couches ou des accouchements prématurés.
Non obligatoire mais recommandé, la vaccination (rougeole-oreillon-rubéole, ROR) reste la protection la plus efficace pour prévenir l’infection. La première injection doit être faite à l’âge de 12 mois. En cas d’épidémie, cette dose initiale peut être avancée à 9 mois pour les enfants fréquentant des collectivités telles que les crèches ou les garderies. La seconde injection, entre 16 et 18 mois, est indispensable pour l’efficacité du vaccin. Dans le cas d’enfants de 6 à 11 mois, non protégés et sans antécédents de rougeole ayant été exposés au virus, l’administration d’une dose de vaccin monovalent dans les 72h suivant le contact peut éviter l’émergence de l’infection.
L’objectif de la France, en accord avec l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), est d’éliminer la rougeole. L’OMS préconise une couverture vaccinale pour tous les enfants. «L’éradication de la rougeole en France ne peut être atteinte que si au moins 95 % de la population reçoit deux doses de vaccin», selon Santé Public France, qui a lancé en 2012 un «plan stratégique mondial de lutte contre la rougeole et la rubéole».
Source : Le Figaro
http://sante.lefigaro.fr/article/retour-de-l-epidemie-de-rougeole-dans-le-grand-est