Le jour de la rentrée, il avait le sourire jusqu'aux oreilles. Apeuré à l'idée d'aller à l'école, votre enfant ? Jamais de la vie ! Il faut dire que vous aviez préparé le terrain, que vous lui parliez de ce jour important depuis longtemps.
Victorieux - et un peu étonné aussi - vous pensiez que votre progéniture serait finalement l'un de ceux pour qui la maternelle n'est que source de bonheur et d'hilarité. Mais vous vous trompiez : dès le deuxième jour, votre enfant se cramponnait à vous en hurlant dans la cour d'école.
Rassurez-vous, votre enfant est loin d'être un cas isolé. "Beaucoup d'enfants de maternelle pleurent le deuxième jour, et les jours suivants", confirme Aurélie Chaurand, professeure dans une école maternelle à Limoges (Haute-Vienne) interrogée par RTL.fr.
"Retourner à l'école ? Mais j'y suis déjà allé hier !"
Comment expliquer cet étrange phénomène ? Après tout, les enfants savent un peu mieux ce qui les attend. "Justement ! Le premier jour, ils ont vu ce que c'était", réagit Aurélie Chaurand. "Les enfants comprennent très vite qu'à l'école, ils ne font pas ce qu'ils veulent. Il y a des règles à respecter, il faut en plus supporter un groupe d'enfants très bruyant", explique-t-elle.
Autre raison : pour beaucoup de ces jeunes écoliers, "aller à l'école", cela veut dire... n'y aller qu'une fois. "La veille de la rentrée, les parents leur disent 'Demain, tu vas aller à l'école'. Alors, quand les enfants rentrent le premier soir, ils pensent que c'est fini. Sauf que le lendemain, il faut y retourner", explique-t-elle.
Déboussolés par le changement de lieu ou d'adulte référent
Pour les enfants, cette découverte peut être difficile à admettre. D'autant que les journées d'école sont éprouvantes pour les tout-petits. "Certains enfants pleurent lors de la séparation d'avec leurs parents, le matin. Ces larmes s'arrêtent généralement lorsque l'enfant débute une activité", explique Aurélie Chaurand. Mais selon elle, les pleurs peuvent aussi intervenir au milieu de la journée, "au moment où ils changent de lieu ou d'adulte référent, par exemple lorsqu'ils vont à la cantine", explique-t-elle.
Son conseil pour les parents : "verbaliser tout ce que votre enfant va vivre, lui expliquer ce qui l'attend dans sa journée". Si l'enfant ne sait même pas qu'il va manger à la cantine, il risque d'être déboussolé. Le rassurer aussi, et respecter son temps de sommeil en le couchant tôt".
De leur côté, les maîtres et maîtresses peuvent aider les parents à partir. "II faut les déculpabiliser en leur expliquant que c'est une étape à franchir, qu'ils n'abandonnent pas leur enfant". Ensuite, "on câline les enfants : c'est souvent le contact physique qui les rassure", explique-t-elle.
Source : RTL.fr