Construire un avenir dans lequel les garçons et les filles seront protégés et assurer une assistance durable aux enfants directement touchés par le conflit est essentiel pour concrétiser la promesse de l’accord de paix signé en février en République centrafricaine (RCA), a déclaré lundi la Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés, Virginia Gamba, à l’issue d’une mission de cinq jours dans ce pays.
Lors de sa visite, Mme Gamba a notamment rencontré le Président Faustin Archange Touadéra, d’autres membres du gouvernement, le président de l’Assemblée nationale, des représentants des groupes armés signataires de l’accord de paix, et des membres de la société civile.
« Dans un pays où la majorité de la population a moins de 18 ans et où tant d’enfants ont enduré des années de violence effroyable, il est urgent de concentrer nos efforts sur la lutte contre l’impunité, le respect de la justice, la réconciliation et les services aux enfants tels que l’éducation, la santé ou l’eau et l’assainissement », a déclaré la Représentante spéciale. « La paix ne doit pas être considérée comme une destination finale, mais plutôt comme un moyen de construire des bases solides pour la protection de chaque garçon et de chaque fille ».
Au cours de sa mission, la Représentante spéciale a organisé le premier lancement national de la campagne « Agir pour protéger les enfants affectés par les conflits », au cours duquel elle a présenté publiquement l’idée d’élaborer un plan national de prévention des violations graves envers les enfants.
Ce plan devrait être élaboré par le gouvernement et inclure de préférence tous les autres signataires de l’accord de paix, avec l’appui de l’ONU et des partenaires de la société civile.
Les mesures qui pourraient y figurer reflètent les priorités actuelles pour améliorer la protection des enfants et la promotion de leurs droits, telles que :
Aider les autorités à mettre en œuvre leurs engagements internationaux, tels que le Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant, concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés, les Principes de Paris et la Déclaration sur la sécurité dans les écoles.
Adopter une loi sur la protection de l’enfance qui inclura la criminalisation du recrutement et de l’utilisation d’enfants soldats.
Promouvoir un engagement soutenu avec les groupes armés pour mettre fin aux violations graves et les prévenir, ainsi que la libération de tous les enfants recrutés et utilisés pendant le conflit.
Créer un comité interministériel sur la protection de l’enfance qui comprendrait des points focaux pour la protection de l’enfance dans toutes les préfectures.
Lors d’une réunion à Kaga Bandoro avec des membres de l’ex-Séléka, des anti-Balaka et des milices associées, Mme Gamba a réitéré l’importance de mettre fin aux attaques contre les humanitaires, et a appelé à des engagements fermes pour mettre fin aux violations graves commises contre des enfants. Elle a appelé à la mise en œuvre intégrale du plan d’action signé en 2018 entre les Nations Unies et le MPC (Mouvement patriotique pour la Centrafrique) et encouragé les autres groupes armés listés à signer rapidement des plans d’action avec les Nations Unies.
À Bangui et Kaga Bandoro, la délégation a également rencontré des enfants ayant été associés à des groupes armés inscrits dans des programmes novateurs de réintégration, tels que l’apprentissage de techniques de forage manuel, la construction de pompes à main et la boulangerie.
« Il est essentiel de donner la parole aux enfants et aux adolescents. Les jeunes à qui j’ai parlé étaient reconnaissants du soutien reçu, mais ont également exprimé leurs préoccupations concernant le manque d’opportunités d’emploi dans le pays », a déclaré Virginia Gamba. « Parmi les enfants, il y avait de jeunes victimes de violences sexuelles, un autre rappel de l’urgence d’agir pour mettre fin à ces actes odieux et assurer la disponibilité de services de santé et de soutien psychosocial, ainsi que la protection contre la stigmatisation et les représailles contre les victimes ou leurs familles ».
Source : ONU
https://news.un.org/fr/story/2019/05/1042851