Mon enfant fait des cauchemars : comment le rassurer et éviter qu’il en fasse ?

mar, 02/05/2019 - 16:25 -- siteadmin

C’est un problème auquel seront confrontés tous les parents tôt ou tard : les cauchemars qui réveillent leur progéniture en plein milieu de la nuit. Pour savoir comment réagir et comment apaiser votre enfant, découvrez les conseils d’Elisabeth Brami, psychologue clinicienne.

Vos nuits étaient jusqu’à présent très calmes. Le rituel du coucher, un livre, un bisou, et votre petit ange s’endormait paisiblement jusqu’au lendemain. Mais depuis quelques temps, des cauchemars le réveillent. Si ces phénomènes sont fréquents et la plupart du temps totalement anodins, il existe des moyens très simples de réconforter votre bout de chou et d’éviter ces mauvais rêves qui l’angoissent.

Pourquoi mon enfant fait-il des cauchemars ?

"Il existe différents épisodes dans le développement de l’enfant durant lesquels les cauchemars à répétition sont normaux", explique Elisabeth Brami. "Ce n’est pas grave le plus souvent. Mais il faut tout de même en identifier la cause, c’est capital !"

Et bien souvent, la raison n’est pas très difficile à trouver… Une histoire impressionnante racontée avant d’aller au lit, la voix du Grand Méchant Loup imitée d’une manière un peu trop réaliste en lisant Les Trois Petits Cochons… Des détails qui nous paraissent insignifiants en tant qu’adultes, mais qui peuvent faire peur à un plus petit.

"Il peut s’agir de quelque chose que l’enfant a absorbé juste avant d’aller au lit ou plus tôt dans la journée. Ce peut être une image, quelque chose qu’il ou elle a vu, mais pas seulement", nous détaille la psychologue clinicienne Elisabeth Brami. "Il peut aussi s’agir aussi de bruits que l’enfant a perçu à travers la cloison de sa chambre, comme le film du soir regardé par les parents."

Certaines circonstances familiales affectent aussi l’enfant : une séparation, la perte d’un proche ou même d’un animal de compagnie… Ces situations peuvent provoquer des cauchemars, dans les nuits suivantes ou plus tard.

Comment éviter que mon enfant fasse des cauchemars ?

"Il faut que les parents soient à l’écoute", conseille la psychologue clinicienne et auteure jeunesse. "Demandez à votre enfant, s’il s’en rappelle, quel est l’objet de ses cauchemars. Cela pourra vous donner des indices sur ce qui les a provoqués et éventuellement l’en protéger à l’avenir."

Sachez aussi qu’un enfant qui fait des cauchemars ne vous réveillera pas forcément en pleine nuit parce qu’il a eu peur. Soyez attentifs aux autres signes qui peuvent être la preuve qu’il fait beaucoup de mauvais rêves :

il ne veut plus aller au lit ;

il serre fort son doudou contre lui comme une protection ;

il se remet à faire pipi au lit ;

il perd l’appétit ;

il a mal au ventre en allant à l’école le matin ;

il se met à détester l’heure du bain alors qu’il adorait ça ;

etc.

"Tout ce qui est une rupture, un changement, avec sa manière d’être habituelle mérite d’être discuté", conseille l’experte. Ces changements peuvent vous être confirmés par d’autres personnes (à la crèche ou l’école par exemple).

Offrir la possibilité à l’enfant de s’exprimer, l’aider à rationaliser ses peurs, est primordial. "Mais il faut toujours le faire avec les termes justes. Quel que soit l’âge de l’enfant, il faut lui parler avec les bons mots, sans chercher à dissimuler la vérité", insiste Elisabeth Brami. Pourquoi ? "En expliquant que son grand-père s’est "éteint", c’est le meilleur moyen de provoquer chez lui une peur qui va se manifester à chaque fois que vous "éteindrez" la lumière le soir." Donc pour éviter des interprétations erronées et angoissantes, "appelez un chat un chat".

Conseils pour apaiser un enfant qui fait des cauchemars

"Il existe des moyens magiques pour apaiser un enfant et faire disparaître les cauchemars", rassure Elisabeth Brami. Deux armes anti-cauchemars essentielles : le doudou et la veilleuse. "Son doudou est ce qui le réconforte le plus. Si un jour il part dormir chez ses grands-parents sans, ce sont les cauchemars assurés pendant la nuit", met en garde la psychologue. Quid de la veilleuse ? "Certains enfants n’ont pas peur du noir, d’autres si ! Forcer un enfant qui a peur du noir à dormir sans lumière, c’est un désastre." Le conseil de la psychologue clinicienne : dès que l’enfant est en âge d’appuyer sur un bouton (vers 2 ans), laissez-le maître de sa veilleuse. "Il peut l’allumer le soir ou dans le courant de la nuit s’il se réveille, l’éteindre ensuite s’il le sent… Cette autonomie l’apaisera."

L’experte conseille aussi d’autres "méthodes magiques" :

Placez un crayon et une feuille de papier sur sa table de chevet et invitez-le à "dessiner son cauchemar" dès qu’il se réveille. Ensuite, avec vous ou tout seul (selon son âge), dîtes-lui de le déchirer en petits morceaux et de les faire ensuite disparaître dans les toilettes. Fin des cauchemars assurée, selon la psychologue.

L’autre méthode est celle du "coupe-cauchemars" : il peut s’agir d’un objet (un bijou, un gri-gri, etc.) qui appartient à papa, à maman ou à toute autre personne avec qui l’enfant se sent en confiance. Laissez aller votre imagination. Placez cet objet sous son oreiller en insistant bien sur ses "pouvoirs de protection". "C’est assez impressionnant de voir comment cette technique peut marcher pour mettre fin aux cauchemars", constate Elisabeth Brami.

Ces méthodes s'avèreront "magiques" à condition d'être accompagnées de beaucoup de discussions et de présence : "Réconfortez l'enfant par des mots, des chansons, un câlin, un peu de fleur d’oranger... Remontez sa boite à musique, utilisez son doudou à fond... Reparlez ensuite de tout cela le lendemain, tranquillement, et écouter ce que l’enfant en dit."

Attention toutefois à ne pas commettre certaines erreurs qui peuvent d'avérer contre-productives pour calmer un enfant :

Ne faites pas trop durer le rituel nocturne. Il faut certes apaiser le moment du coucher, mais il ne faut pas non plus qu'il s'éternise.

Ne laissez pas l'enfant qui a fait un cauchemar venir dormir dans le lit des parents.

Ne terminez pas votre nuit dans son lit ou à côté de lui s'il vous a appelé après avoir fait un cauchemar.

S'il a la télévision dans sa chambre, veillez à ce qu'elle reste éteinte toute la nuit. Mieux encore, mettez la dans une autre pièce !

Si les cauchemars persistent ou si vous constatez que votre enfant est très angoissé sans pouvoir en déterminer la cause, n’hésitez pas à demander l’aide d’un expert. Un psychologue ou pédopsychiatre pourra l’aider à mettre fin à ces mauvais rêves, et à retrouver un sommeil apaisé.

Source : Femme Actuelle

https://www.femmeactuelle.fr/enfant/enfants/mon-enfant-fait-des-cauchemars-comment-le-rassurer-et-eviter-quil-en-fasse-2074626