Les familles ayant été touchées par des cas de bébés malformés récemment mis en lumière «vivent à côté des champs de maïs et de tournesol», a lancé le président d'EELV, faisant valoir un «faisceau de présomptions» mettant en cause les pesticides.
Lors d'une interview matinale accordée à RTL le 8 octobre, le président d'Europe, Ecologie, Les Verts (EELV), Yannick Jadot, a livré son sentiment sur l'affaire médiatisée de la multiplication en France des naissances d'enfants présentant des malformations. L'élu a estimé qu'en France, on ne voulait pas voir les effets des pesticides sur la santé. En tant que tête de liste d'EELV pour les européennes, Yannick Jadot réclame la création d'un registre national sur les cas de malformations.
Des cas de bébés nés sans mains, bras ou avant-bras dans trois secteurs de France ont alerté les autorités sanitaires ces dernières années mais aucune cause, y compris environnementale, n'a pu être mise en évidence par les enquêtes de l'agence sanitaire Santé publique France publiées le 4 octobre.
«Je suis absolument scandalisé par cette affaire», a dénoncé le député européen sur RTL. Et d'ajouter : «Ce qu'on ne veut pas voir aujourd'hui, c'est qu'il est très probable que ces malformations soient liées aux pesticides, toutes les familles qui ont été touchées par ces malformations vivent à côté de champs de maïs et de champs de tournesol. Il y a un faisceau aujourd'hui de présomptions qui nous dit que ce sont les pesticides qui sont à l'origine de ces malformations.»
Le candidat malheureux à l'élection présidentielle de 2017 a également dénoncé : «On enlève les moyens des associations qui font le registre des malformations, l'association qui fait ce registre en Rhône-Alpes vit chaque année avec 200 000 euros, la Région vient de supprimer 100 000 euros, on veut casser le thermomètre parce qu'on ne veut pas voir, on ne veut pas savoir.»
Une fédération répertoriant les malformations verra-t-elle le jour ?
Les cas groupés de malformations étudiés par l’agence nationale Santé publique France ont été observés dans l'Ain (7 naissances entre 2009 et 2014), en Loire Atlantique (3 naissances entre 2007 et 2008) et en Bretagne (4 naissances entre 2011 et 2013), à chaque fois dans un périmètre restreint. Ils ont suscité des inquiétudes dans les zones concernées.
Pour mieux repérer les malformations congénitales, Santé publique France souhaite créer une fédération nationale des six registres (Bretagne, Paris, Antilles, Réunion et deux en Auvergne-Rhône-Alpes dont le Remera - Registre des Malformations en Rhône-Alpes) pour disposer d'une base de données commune.
Source : RT