Trois personnes ont déjà été exécutées depuis début janvier en Iran pour des crimes perpétrés alors qu'elles étaient mineures. L'ONU a dénoncé vendredi à Genève une situation "beaucoup plus fréquente que dans n'importe quel autre pays" et veut à nouveau un moratoire.
"L'exécution de délinquants mineurs est interdite sans équivoque par le droit international, quelles que soient les circonstances et la nature du crime", a affirmé le Haut commissaire aux droits de l'homme Zeid Raad al-Hussein. L'Iran viole deux accords, dont le Pacte international sur les droits civils et politiques.
En 2017, cinq délinquants mineurs avaient été exécutés. Depuis début janvier, cette sentence a déjà été appliquée à deux hommes et une femme. Celle-ci avait 20 ans au moment de son exécution pour avoir tué à l'âge de 16 ans son mari qu'elle avait épousé alors qu'elle avait 13 ans.
Au total, 40 personnes de ce type attendent la mise en oeuvre d'une telle sentence. Parmi elles, certaines pourraient être exécutées prochainement.
M. Zeid a mentionné des améliorations partielles sur d'autres mesures liées à la peine capitale. Une loi sur le trafic de drogue a notamment été révisée en octobre dernier qui prévoit désormais une détention pour certains crimes qui donnaient lieu auparavant à des exécutions.
Selon un membre d'une commission au Parlement iranien, quelque 5300 personnes pourraient échapper à l'application de cette sentence grâce à cet amendement. M. Zeid appelle à une évaluation rapide et adaptée de la situation de ces détenus.
Source : SWI