Les Nations Unies ont célébré vendredi la Journée internationale de l’éducation, l’occasion pour plusieurs responsables de l’Organisation de se féliciter des progrès réalisés et d’appeler à faire du droit à l’éducation une réalité pour tous.
A l’ouverture d’un dialogue de haut niveau organisé au siège de l’ONU à New York, le Président de l’Assemblée générale des Nations Unies, Tijjani Muhammad-Bande, s’est félicité de l’augmentation des taux de scolarisation dans le monde, « avec plus d'enfants qui vont à l'école et plus d’enfants qui y restent ».
« Bien que cela soit louable, il est inacceptable que 20 ans après le début du 21e siècle, environ 258 millions d'enfants et de jeunes ne fréquentent pas l'école, 617 millions d'enfants et d'adolescents ne sachent pas lire et faire des mathématiques de base et des millions de réfugiés et de personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays, et des personnes ayant un handicap ne soient pas scolarisés », a-t-il ajouté.
Selon le Président de l’Assemblée générale, les gouvernements du monde entier devraient accorder plus d'attention à cette question et créer les partenariats nécessaires pour garantir l'accès à un enseignement primaire et secondaire gratuit et de qualité, ainsi qu'à un enseignement professionnel et technique abordable et inclusif.
« L'éducation a le pouvoir de façonner le monde »
La Vice Secrétaire générale des Nations Unies, Amina J. Mohammed, a rappelé de son côté que l’éducation avait « le pouvoir de façonner le monde ».
« L'éducation protège les hommes et les femmes de l'exploitation sur le marché du travail. Elle autonomise les femmes et leur donne la possibilité de faire des choix. L'éducation peut aider à changer les comportements et les mentalités et ainsi à lutter contre le changement climatique et les pratiques non durables. L'éducation favorise le respect mutuel et la compréhension dans notre famille humaine », a-t-elle souligné dans un discours lors de ce dialogue de haut niveau.
« L'éducation aux médias et à l’information peut aider à combattre les perceptions erronées, les préjugés et les discours de haine et à prévenir l'extrémisme violent. En effet, sans éducation, nous ne pouvons atteindre aucun des Objectifs de développement durable (ODD) », a-t-elle ajouté.
Amina J. Mohammed a toutefois prévenu que la situation de l’éducation dans le monde était « alarmante » en raison du nombre d'enfants, de jeunes et d'adultes non scolarisés et du nombre de ceux qui sont scolarisés mais n’apprennent pas.
« Il y a aussi une crise qualitative. Plus de la moitié des enfants et des adolescents ne satisfont pas aux normes minimales de compétence en lecture et en mathématiques », a noté la Vice Secrétaire générale.
Dans ce contexte, elle a estimé que « si l'éducation a le pouvoir de façonner le monde, nous avons également le pouvoir de façonner l'éducation», mais seulement « si nous travaillons ensemble et développons vraiment les partenariats nécessaires pour offrir une éducation de qualité ».
Selon elle, il est urgent d'investir dans l'éducation. Le déficit de financement a été estimé à 39 milliards de dollars par an, et il est particulièrement marqué en Afrique.
« Cette Journée internationale doit être un appel à l'action. Nous avons un devoir envers les millions d'enfants et d'adolescents pour qui l'école reste une promesse vide. Nous avons un devoir envers les millions de femmes et d'hommes qui ne peuvent pas réaliser leur plein potentiel. Nous avons le devoir d'intensifier nos efforts, afin qu'une éducation de qualité pour tous ne soit plus un objectif pour demain, mais une réalité », a-t-elle conclu.
Appel de l'UNESCO à l'action
A Paris, la Directrice générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), Audrey Azoulay, a également lancé un appel à l’action pour l’éducation.
« Responsables politiques de haut niveau ou citoyens, États et associations, enseignants et parents d’élèves, tous les acteurs ont un rôle à jouer, à leur échelle, pour faire du droit à l’éducation une réalité pour tous. Telle est notre responsabilité envers les générations futures », a-t-elle dit.
Selon Mme Azoulay, la crise mondiale de l’apprentissage « doit être un motif de préoccupation majeur ». « En effet, une crise de l’apprentissage est aussi une crise pour la prospérité, pour la planète, pour la paix et pour les personnes, car l’éducation est la clef de l’ensemble des Objectifs de développement durable », a-t-elle souligné .
Lors de la célébration de la Journée à New York, l’UNESCO a lancé une plateforme en ligne, appelée Education Progress qui permettra au public, ainsi qu’aux décideurs en matière d'éducation et aux partenaires de vérifier les progrès des pays dans la réalisation des objectifs de l’Objectif de développement durable 4.
Cet outil a été développé par le Rapport mondial de suivi sur l'éducation de l'UNESCO, avec le soutien du Ministère fédéral de l'éducation et de la recherche de l'Allemagne.
Source : ONU Info
https://news.un.org/fr/story/2020/01/1060471