Une nouvelle étude constate que l’immense majorité des films américains comportent au moins une scène où un acteur boit de l’alcool, ce qui pourrait avoir des conséquences néfastes sur la consommation des jeunes.
James Bond, Star Trek, Fast and Furious, toutes ces «grandes» licences cinématographiques ont au moins un point commun (outre leur budget faramineux et leurs spectaculaires scènes d’action): l’alcool. Ce n’est bien sûr pas le sujet principal de ces films et les héros ne se soûlent pas à longueur de pellicule, mais l’alcool y fait dans tous les cas une apparition plus ou moins innocente.
Une nouvelle étude menée pas Samantha Cukier, de la Geisel School of Medicine de Dartmouth aux États-Unis, montre que ce ne sont pas des cas isolés, très loin de là: 87% des films du Top 100 au box-office américain entre 1996 et 2015 comportaient au moins une scène où un protagoniste buvait de l’alcool. Une marque d’alcool apparaît explicitement dans 44% des 2000 films les plus vus.
Le placement de produits alcoolisés marche ainsi à plein régime avec une hausse moyenne annuelle de 5% note la chercheuse, ce qui est conforme aux précédentes études menées sur la question. «Sur la période d’étude, le placement de produits alcoolisés dans les films a augmenté de 92% au total», constate Samantha Cukier.
Les enfants et les adolescents ne sont pas épargnés puisque les chiffres sont sensiblement les mêmes si l’on se restreint aux films qu’ils sont autorisés à regarder, selon les chiffres plus détaillés présentés cette semaine par la chercheuse au congrès de la Société américaine de pédiatrie, à San Francisco.
«L‘exposition répétée et croissante des jeunes à ces campagnes marketing augmente le risque de les voir commencer à boire plus jeune ou de les voir accroître leur consommation», s’inquiète Samantha Cukier. «Or plus on boit tôt, plus on augmente le risque de se blesser, de conduire en état d’ivresse, d’avoir de mauvais résultats scolaires, voire de perturber son développement cérébral.»
«Je pense que nous manquons d’une réglementation sur le sujet aux États-Unis. Il existe un système d’autorégulation où les entreprises qui vendent de l’alcool sont aussi celles qui réglementent le marketing (rien à voir avec la loi Évin en France!).»
Le sujet pourrait prêter à sourire si la mise en place d’une réglementation limitant ce type de réclame indirecte pour le tabac en 1998 aux États-Unis n’avait coïncidé avec une baisse de la consommation de cigarettes chez les jeunes. Le lien de cause à effet reste difficile à prouver, mais la piste semble prometteuse.
Source : Le Figaro
http://sante.lefigaro.fr/article/les-jeunes-de-plus-en-plus-exposes-aux-marques-d-alcool-au-cinema