Pour la quatrième année consécutive, le Centre libanais pour l’éducation spécialisée a mené des travaux en présence de l’actrice Nathalie Baye.
Le Centre libanais pour l’éducation spécialisée (CLES) a tenu, au campus des lettres et des sciences humaines de l’Université Saint-Joseph, sa quatrième conférence portant sur les troubles spécifiques d’apprentissage.
Depuis 1999, cette fondation accompagne les enfants souffrant de dysphasie, dyspraxie, dyslexie, dyscalculie ou encore dysorthographie. Pour cela, elle forme les enseignants aux pratiques pédagogiques spécifiques et dispose de centres d’éducation spécialisée. Étaient présents à ce congrès, présenté par Carmen Chahine Debbané, fondatrice du CLES, le ministre sortant de l’Éducation nationale, Marwan Hamadé, l’actrice française et ambassadrice du CLES Nathalie Baye et Olivier Houdé, chercheur en psychologie du développement à la Sorbonne.
Les spectateurs de la conférence « 10-10-DYS », dont le nom rappelle qu’environ 10 % des enfants sont touchés par un trouble de l’apprentissage, ont pu assister à une chorégraphie exécutée par des enfants participant au programme « Dance by CLES », fruit d’une collaboration entre l’ONG libanaise et l’Institut national de danse de New York. La mise en œuvre de cette chorégraphie devait montrer au public l’efficacité des techniques d’apprentissage spécialisées pour les enfants.
Révéler le « trésor » qu’a en lui chaque enfant
Le ministre sortant de l’Éducation et parrain de l’événement a rappelé l’engagement de l’État libanais sur ce plan, précisant que les écoles officielles comptent 104 classes de soutien pour la prise en charge spécialisée des enfants en difficulté scolaire. « Tous les enfants méritent d’être aimés et instruits, a-t-il déclaré, et c’est à l’école de s’adapter à son public et non l’inverse. » M. Hamadé s’est engagé à consacrer plus de moyens financiers à cette fin.
Discutant des nouveaux moyens disponibles pour l’éducation spécialisée, Olivier Houdé a présenté au public ses recherches sur le cerveau. Grâce à l’IRM, il a montré que nos réponses et nos prises de décision sont soit heuristiques, c’est-à-dire spontanées et automatiques, soit algorithmiques, c’est-à-dire fruit d’un raisonnement plus long. À ces deux systèmes s’en ajoute un troisième qui permet d’inhiber ou non les heuristiques. Grâce à celui-ci, nous pouvons disposer de méthodes d’apprentissage plus efficaces pour les enfants en difficulté.
Nathalie Baye a témoigné de sa propre dyslexie, ajoutant qu’« un enfant dyslexique a des trésors en lui », terme qu’a repris Olivier Houdé lors de son exposé. Elle s’est félicitée des travaux du CLES et des avancées au Liban et en France concernant la prise en charge spécialisée des enfants. Le professeur Houdé a rappelé qu’une plate-forme collaborative en ligne, qui doit développer la connaissance des automatismes d’apprentissage chez les enfants, mobilise la plupart des pays francophones, mais pas encore le Liban. Il a de ce fait invité les enseignants du pays à s’y investir.
Source : L’Orient Le Jour