Ce jouet, qui s'apparente à une toupie plate que l'on fait tourner entre ses doigts, a fait une irruption en force dans les écoles. Plusieurs millions d'exemplaires ont déjà été vendus en Europe et aux États-Unis. Les ruptures de stocks se multiplient en France.
C'est «le» jouet qui s'arrache dans les cours de récréation. En seulement trois semaines, le hand spinner (toupie à main) est devenu un vrai phénomène dans l'Hexagone. Cette roue plate à trois branches, que s'arrachent enfants et adolescents, est en rupture de stocks dans de nombreux magasins de jouets. La surenchère est déjà de mise sur les sites Internet, à commencer par les deux poids lourds, Amazon et CDiscount.
L'utilisation du spinner est comparable à celle d'une toupie ou d'un yoyo. On peut y jouer en solo ou à plusieurs. C'est à celui qui le fera tourner le plus longtemps et dans les positions les plus farfelues. «Le spinner permet d'éprouver l'agilité des enfants, leur créativité - car ils inventent des gestes et des façons de jouer -, de se mesurer aux autres mais aussi de partager sur les réseaux sociaux, notamment via des vidéos ou des tutoriels, résume Franck Mathais, porte-parole de JouéClub. Tous les ingrédients du jeu de cour de récré sont réunis».
Ce jouet, dont le prix de départ avoisine les 4 euros, a été conçu il y a une vingtaine d'années par une mère de famille américaine pour distraire et relaxer sa fille de 7 ans, atteinte d'autisme. Remis à l'ordre du jour aux États-Unis début avril lors de la Journée de l'autisme, le spinner a donné lieu à des vidéos sur youtube. En quelques jours, le phénomène était viral et international. Même les adultes s'y mettent pour déstresser. Plusieurs millions d'articles ont déjà été vendus en Europe et aux États-Unis.
Les rayons se vident dès qu'un magasin est approvisionné
En France, les principales enseignes spécialisées dans le jouet ont sauté sur cette opportunité de dynamiser un marché assez calme (+1% à fin avril, selon les chiffres du cabinet NPD). Parmi les premiers à dégainer, Toys'R Us en a déjà vendu près de 20.000. Chez JouéClub, 30.000 exemplaires ont été écoulés, et les magasins doivent répondre quotidiennement à plus de 200 appels téléphoniques. Car les rayons se vident dès qu'un magasin est approvisionné. Certaines enseignes sont livrées jusqu'à deux fois par semaine.
L'e-commerce en profite aussi à plein. Les sites Internet des distributeurs surfent sur la vague. Si de nombreux modèles étaient ce lundi en rupture sur toysrus.fr, il restait notamment le spinner en rouge, moins prisé des internautes. Sur amazon.fr, il fallait compter au moins deux semaines avant de pouvoir être livré à domicile. Un succès qui rappelle celui des bracelets loom, il y a trois ans.
Ce phénomène survivra-t-il à l'été? «Ce qui compte pour le moment, c'est de pouvoir subvenir à la demande jusqu'à la fin de l'année scolaire, explique Frédéric Clerbout, acheteur chez Toys'R US, qui s'y consacre à plein-temps depuis un mois. Les enfants partiront très certainement en vacances avec. Reviendront-ils avec à la rentrée? Nul ne le sait. Nous espérons en vendre quelques dizaines de milliers d'ici à l'été. Ce serait déjà une très bonne nouvelle».
En attendant, le défi consistera pour les enfants à ne pas trop agacer surveillants et professeurs à l'école. Plusieurs établissements l'ont déjà interdit dans leur enceinte, y compris dans la cour de récréation.
Source : Le Figaro