Le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, s’est dit profondément attristé lundi d'apprendre qu'un jeune Afghan de 15 ans a été tué et que deux autres adolescents ont été blessés après une bagarre qui a éclaté la veille au centre de réception de Moria sur l'île grecque de Lesbos.
« Malgré l'intervention rapide des autorités et du personnel médical, l'enfant a été déclaré mort à l'hôpital Vostaneio de Mytilène, la principale ville portuaire de Lesbos », a indiqué le HCR dans un communiqué.
Selon l'agence onusienne, les deux autres garçons ont été admis à l'hôpital où l'un d'eux a dû être opéré pour sauver sa vie. Un quatrième adolescent, également originaire d'Afghanistan, a été arrêté par la police dans le cadre de ces violences.
Le HCR a expliqué que la zone de sécurité du Centre d'accueil et d'identification de Moria accueille près de 70 enfants non accompagnés, mais que plus de 500 autres garçons et filles sont hébergés dans diverses parties de l'établissement surpeuplé sans tuteur et exposés à l'exploitation et aux mauvais traitements. Certains d'entre eux sont hébergés chez des adultes inconnus.
« J'ai été choqué d'apprendre la mort du garçon », a déclaré le Représentant du HCR en Grèce, Philippe Leclerc.
Des enfants qui ont besoin de soins spéciaux dans des refuges désignés
« Moria n'est pas l'endroit idéal pour les enfants qui sont seuls et qui ont été profondément traumatisés par les événements qui se sont produits à la maison et les difficultés de leur fuite. Ils ont besoin de soins spéciaux dans des refuges désignés. Le gouvernement grec doit prendre des mesures urgentes pour que ces enfants soient transférés dans un endroit sûr et pour mettre fin à la surpopulation que l'on observe à Lesbos et dans d'autres îles », a-t-il déclaré, ajoutant que « le HCR est prêt à apporter son soutien par tous les moyens nécessaires ».
Selon l'agence onusienne, les frustrations et les tensions peuvent facilement déborder dans le centre de Moria qui accueille aujourd'hui plus de 8.500 réfugiés et migrants, soit quatre fois sa capacité.
L'accès à des services tels que la santé et le soutien psychologique est limité alors que la sécurité est très insuffisante pour le nombre de personnes, avertit l’agence.
Les enfants non accompagnés, en particulier, peuvent se trouver dans des conditions dangereuses pendant des mois en attendant un transfert autorisé dans un refuge approprié. Leur séjour prolongé dans des conditions aussi difficiles affecte encore plus leur psychologie et leur bien-être.
Près de 2.000 réfugiés et migrants sont arrivés par mer en Grèce entre le 12 et le 18 août, ce qui porte à 21.947 le nombre d'entrées cette année.
Quelque 22.700 personnes, dont près de 1.000 enfants non accompagnés et séparés, séjournent actuellement sur les îles grecques de la mer Égée, le nombre le plus élevé depuis trois ans.
Source: ONU
https://news.un.org/fr/story/2019/08/1050321