Langues régionales: où et comment les apprendre ?

jeu, 09/07/2017 - 22:19 -- siteadmin

Certains parents souhaitent que leurs enfants fassent l'apprentissage du dialecte de leur région à l'école. Ils peuvent alors choisir entre plusieurs types d'enseignement.

Héritage du passé, les langues régionales ou dialectes se perdent avec le temps. Mais certaines régions sont déterminées à perpétuer la tradition auprès des plus jeunes. Si l'apprentissage du «patois» dans les écoles publiques est permis par l'Éducation nationale, certains parents veulent aller encore plus loin et choisissent l'apprentissage «immersif». Une urgence dans certaines régions. En Bretagne, ils sont encore 200.000 locuteurs mais leur nombre est en constante régression car ils sont majoritairement âgés. Le basque était parlé par 22% des habitants de la région âgés de plus de 16 ans en 2011, alors qu'ils étaient encore 27% en 1996.

Le choix du patois dans les écoles publiques

L'Éducation nationale permet l'apprentissage des langues minoritaires dans les établissements publics. Le code de l'éducation précise que «les langues et cultures régionales appartenant au patrimoine de la France, leur enseignement est favorisé prioritairement dans les régions où elles sont en usage» et que «cet enseignement peut être dispensé tout au long de la scolarité».

Toutes les langues minoritaires ne sont pas concernées. L'Etat permet l'apprentissage du basque, breton, catalan, corse, créole, gallo, occitan-langue d'oc, tahitien, des langues régionales d'Alsace, des pays mosellans, des langues mélanésiennes ainsi qu'au wallisien et au futunien. Les enfants peuvent apprendre la langue minoritaire avec les mêmes modalités que celui d'une langue vivante. En Corse, trois heures d'enseignement sur la langue et la culture régionale sont obligatoires jusqu'à la sixième. Il devient facultatif à partir de la cinquième.

Les plus assidus peuvent choisir un enseignement bilingue français-langue régionale, dès la petite section de maternelle et ce, jusqu'au baccalauréat. En Alsace, cette solution a conquis parents et enfants. À la rentrée 2016, 15,5% des élèves de primaire, 6% des collègiens et 4,5% des lycéens en filière générale fréquentaient ces classes, des chiffres multipliés par deux depuis dix ans. Mais entre les défenseurs du principe de parité entre les deux langues et ceux qui prônent l'immersion comme unique solution, il y a conflit.

L'apprentissage immersif

Ecoles Diwan en Bretagne, «calendrettes» en Occitanie ou «ikastolas» au Pays Basque, toutes proposent un enseignement de la langue régionale en immersion. Dans ces structures, le français n'y est introduit que progressivement au cours du cursus scolaire. La plupart d'entre elles sont sous contrat.

En matière d'apprentissage immersif, la Bretagne est pionnière. Le réseau d'écoles privées Diwan fête cette année ses 40 ans. Les enfants peuvent y faire toute leur scolarité, de la maternelle jusqu'au bac. Aujourd'hui, ils sont plus de 4200 élèves à fréquenter les bancs de ces écoles gratuites et laïques, et contribuent à faire perdurer la langue bretonne, considérée comme un patrimoine en danger. La région Bretagne accorde une aide financière d'environ 1 million d'euros au réseau.

L'apprentissage immersif du basque, dit «euskara», se fait dans les «ikastolas», des établissements privés sous contrat. Quelque 3500 élèves sont inscrits dans ce réseau, de la maternelle au lycée. Mais pour l'instant, l'initiative n'est pas suffisante pour enrayer le déclin de la langue. En région Occitanie, des écoles associatives nommées «calendrettes» ou «calandreta», dispensent l'apprentissage de la langue minoritaire. Crées en 1979 pour «permettre un bilinguisme précoce», les effectifs augmentent chaque année.

La Corse est un cas bien spécifque. L'Île de Beauté ne dispose pas encore d'école immersive. «L'assemblée de Corse nous a donné l'assurance que cinq écoles immersives expérimentales verraient le jour. Nous avons pour l'instant connaissance de deux projets (privés) à Ajaccio, qui ont des chances d'aboutir à temps pour la rentrée 2018», précise cependant le collectif «Parlemu Corsu». Mais le dialecte corse est encore très répandu grâce à son apprentissage dans le public. Selon l'académie, en 2015-2016, 98% des élèves ont reçu un enseignement de corse.

Source : Le Figaro

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2017/09/04/01016-20170904ARTFIG00183-langues-regionales-o-et-comment-les-apprendre.php