Dans un rapport, l’association Ennocence s’inquiète de l’exposition prématurée des adolescents au porno en ligne. La consultation de sites X, souvent accidentelle, est surtout provoquée par des publicités intempestives.
Les enfants ont en moyenne 11 ans lorsqu’ils sont exposés pour la première fois à des images pornographiques sur Internet. Et 14% des enfants de 9-16 ans et 36% des 15-16 ont surfé sans le vouloir sur un site pour adultes. Ce sont les conclusions inquiétantes d’un rapport de l’association Ennocence, spécialisée dans la protection des enfants contre les risques d’exposition à la pornographie en ligne. Bien souvent, la consultation de tels sites est accidentelle. Elle est provoquée par l’ouverture de fenêtres pop-up, qui s’ouvrent contre la volonté de l’internaute. Elles sont «à l’origine de 72% des glissements non provoqués vers des sites classés X».
Les mineurs rapporteraient 147 millions de dollars à l’industrie du porno en ligne.
Les sites de streaming et de téléchargement, qui mettent en ligne des séries et les derniers films sortis au cinéma, présentent le plus de risques. Dans la mesure où ils sont illégaux, ces sites se financent par des publicités intempestives et intrusives, souvent à caractère pornographique. «Il n’est pas rare que pour pouvoir visionner une vidéo, l’internaute soit obligé de cliquer, parfois à une dizaine de reprises, sur des publicités avant de pouvoir réussir à mettre en route son programme. Or, très souvent, ces publicités sont à caractère pornographique ou sont plus insidieuses, en proposant seulement à l’internaute de ‘faire de nouvelles rencontres’…», détaille le rapport. Les mineurs qui tombent accidentellement sur ces sites rapporteraient 147 millions de dollars à l’industrie du porno en ligne.
L’exposition précoce à des images pornographiques peut conduire les jeunes à de nombreux comportements à risques. Trois quarts (74%) des enfants concernés affirment d’ailleurs avoir mal vécu cette expérience. «Regarder des films pornographiques multiplie considérablement les risques de conduites autodestructrices: cigarette, alcool et suicide. Aussi bien chez les filles que chez les garçons, ce risque est amplifié si la consommation d’images est fréquente et répétée», explique Marie Choquet, directrice de recherche à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).
Source : Le Figaro