Le secteur des technologies de l'information et de la communication (TIC) n’est pas un domaine réservé aux garçons et aux hommes, ont rappelé jeudi les Nations Unies qui appellent à combattre les préjugés et les stéréotypes empêchant les filles et les femmes de suivre des études et à poursuivre des carrières dans ce domaine.
A l’occasion de la Journée internationale des jeunes filles dans le secteur des TIC (26 avril), l’ONU incite les jeunes filles et les femmes à envisager des études et carrière dans la filière du numérique sous le thème ‘Elargir les horizons, faire évoluer les mentalités’.
La Journée internationale a été créée par l’Union internationale des télécommunications (UIT) pour défendre et promouvoir l'utilisation des TIC par les femmes et les jeunes filles afin que ces dernières disposent des compétences et des outils nécessaires pour tirer pleinement parti des avantages de l'économie numérique actuelle.
« La prochaine génération aura besoin des compétences en STEAM (sciences, technologie, ingénierie, arts et mathématiques) pour être mieux préparée à utiliser l'intelligence artificielle, la robotique avancée et l'impression 3D et à cultiver les compétences essentielles du 21ème siècle », a souligné ONU Femmes dans une déclaration publiée à l’occasion de la Journée. L’entité des Nations Unies chargée de la question de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes estime qu’une plus grande participation des filles dans les STEAM « créera un secteur des TIC plus inclusif et stimulera le changement créatif pour nous tous ».
Promouvoir les portraits des « Héroïnes de la technologie »
A l’occasion de la Journée, ONU Femmes a mis en avant des profils de femmes professeures, mentors, expertes ou dirigeantes ainsi que des témoignages d’autres filles et jeunes femmes impliquées dans les TIC pour montrer que ce secteur n’est pas seulement réservé aux garçons et aux hommes.
« J'ai toujours su que les TIC me permettaient de me développer sans limite », a dit Reem El-Dabbagh, une Palestinienne qui travaille sur le développement d'une application web fournissant divers services en ligne pour les survivants de la violence à Gaza. « Et maintenant, je sais que les TIC me permettent aussi d'aider sans limite », a-t-elle ajouté.
Nandini Chami vit à Bangalore, en Inde où elle travaille pour l’ONG IT for Change. Pour cette Indienne, « la discussion sur les TIC doit aller au-delà de l'accessibilité », même si l'accès reste une préoccupation fondamentale étant donné l’énorme fossé numérique entre les zones urbaines et rurales. « La conversation devrait porter sur une accessibilité significative. Elle devrait se concentrer sur l'utilisation abordable et adaptée au contexte de la connectivité numérique, et renforcer les capacités des femmes à s'engager », a souligné cette femme qui s’intéresse à l’étude croisée des TIC, de l'égalité des sexes et du développement.
Pour Marita Ciorba, « la technologie représente l'avenir ». Cette Moldave a participé avec 64 autres filles à GirlsGoIT 2017, un camp d'été à Chisinau qui vise à autonomiser les jeunes femmes moldaves dans les STEM. Au cours de ce camp d’été, les participantes ont été exposées à la robotique et à l'impression 3D ainsi qu’aux technologies de l'information. « Chaque fille et chaque femme a un énorme potentiel. Pourquoi ne pas apprendre les technologies si elles le veulent? En fin de compte, nous sommes tous égaux ».
Des événements sur les TIC pour les filles aux quatre coins du monde
La Journée internationale des jeunes filles dans le secteur des TIC est célébrée partout dans le monde à travers divers événements organisés dans le monde entier par des écoles, des groupes de jeunes, des organisations de la société civile et des organismes publics. L’événement est également largement relayé sur les médias sociaux au moyen du hashtag #GirlsinICT afin d’inclure le maximum de filles et de femmes dans la conversation mondiale sur les TIC.
Au siège de l'UIT à Genève, plus de 150 filles ont ainsi participé à divers ateliers interactifs et à des séances de mentorat. Ces écolières locales, âgées de 13 à 17 ans, ont tout appris sur les dernières technologies et acquis des compétences numériques importantes et des outils techniques qui peuvent être utilisés dans leur vie quotidienne.
« La dimension la plus importante de la Journée des filles dans les TIC est d’être entourée de tant de femmes influentes et importantes qui ont un impact énorme sur les télécommunications, l'ingénierie et d'autres branches de la science », a déclaré Ana, élève à l'Institut Florimont, au micro de ITU News – le service d’information de l’UIT.
Charlotte, élève à l'Ecole internationale de Genève s’est elle initiée à la construction et à la programmation d'un ‘bracelet intelligent’. « Je pense que c'est génial d'apprendre à propos de ces bracelets parce que c'est une autre chose que l’on peut faire avec les TIC et cela renforce un peu plus ma créativité », a-t-elle dit.
Les TIC : vecteur essentiel de l'autonomisation des femmes à l’ère du numérique
Avec cette Journée, l’ONU entend contribuer à réduire la fracture numérique en encourageant les filles et les femmes à envisager d'entreprendre des études ou des carrières dans le domaine des sciences, de la technologie, de l'ingénierie et des mathématiques, ainsi qu'en mettant en valeur leur contribution dans le secteur des technologies.
En disposant d'un meilleur accès à ces technologies porteuses de transformation, les filles et les femmes peuvent avoir accès à davantage de débouchés commerciaux et de possibilités d'emploi.
Les statistiques sont stupéfiantes, souligne l’UIT : 66,6 millions de jeunes sont aujourd'hui sans emploi dans le monde et 144,9 millions de jeunes travailleurs dans les pays émergents ou en développement vivent en situation de pauvreté, extrême ou modérée.
Dans les années à venir, des dizaines de millions d'emplois s'adresseront à des personnes disposant de compétences numériques avancées, et quasiment tous les emplois requerront au minimum des compétences numériques de base. Les TIC constituent donc un vecteur essentiel de l'égalité hommes/femmes et de l'autonomisation des femmes.
Source : ONU
https://news.un.org/fr/story/2018/04/1012342