L’Afrique de l’Ouest et du Centre doit intensifier la riposte au VIH pour les enfants et adolescents (ONU)

lun, 01/21/2019 - 16:33 -- siteadmin

Lors d’une réunion de haut niveau à Dakar, au Sénégal, l’ONUSIDA, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ont exhorté les pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre à faire davantage pour mettre fin aux nouvelles infections au VIH parmi les enfants et les adolescents et à étendre la couverture du dépistage et du traitement du VIH.

En 2017, environ 67.000 enfants de 0 à 9 ans et 69.000 adolescents de 10 à 19 ans ont été nouvellement infectés par le VIH. Les deux tiers des adolescents nouvellement infectés par le virus étaient des filles, soit 46.000 d'entre elles.

Bien que des avancées aient été constatées dans certains pays pour mettre fin aux nouvelles infections au VIH parmi les enfants, onze pays ayant enregistré une réduction de plus de 35% entre 2010 et 2017, d’autres, notamment le Nigéria qui a l’épidémie la plus vaste de la région, n’ont connu aucun déclin.

Dans le cadre d’efforts concertés pour accélérer le rythme des progrès dans la région, l’ONUSIDA, l’UNICEF et l’OMS ont organisé à Dakar, au Sénégal, une réunion de haut niveau sur l’élimination de la transmission mère-enfant du VIH et la couverture de santé universelle pour le dépistage et le traitement pédiatrique du VIH en Afrique de l’Ouest et du Centre afin de pallier les difficultés, partager les meilleures pratiques et les approches innovantes, convenir de mesures correctives et assurer l’engagement en faveur de l’action de la part des pays et partenaires.

« Les pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre ont une vraie opportunité de créer un changement positif pour les enfants et les jeunes », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « Des problèmes sous-jacents, notamment les inégalités entre les sexes, la stigmatisation et la discrimination largement répandues, doivent être abordés d’urgence afin que les obstacles qui entravent l’obtention de résultats pour les enfants puissent être supprimés et que davantage de vies soient sauvées », a-t-il ajouté.

En Afrique de l’Ouest et du Centre, près de 800.000 enfants et adolescents entre 0 et 19 ans vivaient avec le VIH en 2017, deuxième chiffre le plus élevé du monde après l’Afrique orientale et australe.

« La majorité des enfants vivant avec le VIH dans cette région ne bénéficient pas de soins et de traitement car ils ne savent pas qu’ils ont le VIH étant donné qu’ils n’ont pas subi de test »,  a déclaré Marie-Pierre Poirier, Directrice régionale de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre. « Nous pouvons inverser cette tendance en nous concentrant sur une approche du  dépistage et du traitement centrée sur la famille, et en lançant des technologies innovantes sur le lieu de soins et permettent ainsi à rapprocher le dépistage des établissements de santé primaires et des communautés où vivent les enfants ».

Les femmes enceintes ont peu accès aux médicaments anitrétroviraux 

Moins de la moitié de l’ensemble des femmes enceintes vivant avec le VIH dans la région (47%) ont accès aux médicaments antirétroviraux pour prévenir la transmission du virus à leur enfant et seuls 21% des nouveau-nés exposés au VIH ont subi un test de dépistage du virus au cours des deux premiers mois de leur vie.

« Nous ne devrions pas perdre davantage l’avenir de l’Afrique à cause du sida, » a déclaré Matshidiso Moeti, le Directeur régional de l’OMS pour l’Afrique. « S’attaquer avec efficacité au VIH parmi les enfants et les adolescents demande des services de santé forts et de qualité. En s’engageant en faveur de la couverture de santé universelle, les pays peuvent accélérer les progrès en direction d’une génération exempte du sida en Afrique de l’Ouest et du Centre ».

Bien qu’il y ait eu des avancées en matière de couverture de la thérapie antirétrovirale pour les enfants en Afrique de l’Ouest et du Centre, qui est passée de 18% en 2014 à 26% en 2017, la région a toujours la couverture la plus faible du monde. Environ 52.000 enfants et adolescents entre 0 et 19 ans sont décédés de maladies liées au sida en 2017, dont 34.000 sont morts avant d’atteindre leur cinquième anniversaire.

Dans la Déclaration politique des Nations Unies de 2016 sur la fin du sida, les pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre se sont engagés à travailler en vue de réduire le nombre des nouvelles infections au VIH parmi les enfants et les jeunes adolescents de moins de 15 ans à 6.000 d’ici à 2020 et d’assurer l’accès au traitement pour 340.000 enfants et jeunes adolescents d’ici à 2020.

Toutefois, les promesses visant à accélérer la riposte au VIH n’ont pas été accompagnées d’une hausse de la mobilisation des ressources. Le total des ressources nécessaires pour une riposte efficace en Afrique de l’Ouest et du Centre était 81% plus élevé que les fonds disponibles en 2017.

Source : ONU

https://news.un.org/fr/story/2019/01/1034072