Le Haut conseil de la santé publique rappelle des précautions à prendre, mais ne recommande pas le dépistage systématique du CMV chez les femmes enceintes et les nouveau-nés, en raison de l’absence de vaccin et de traitement contre ce virus.
Ne pas sucer la tétine ou la cuillère de son bébé, ne pas goûter ou finir le repas d’un enfant de moins de trois ans, ne pas l’embrasser sur la bouche, éviter ses larmes, se laver soigneusement les mains après avoir changé une couche... Le Haut conseil de la santé publique (HCSP) rappelle dans un avis rendu lundi les gestes à éviter par toute femme enceinte et son conjoint afin de limiter le risque de transmission du cytomégalovirus, ou CMV.
Ce virus mal connu est généralement bénin, mais il peut s’avérer dangereux pour l’enfant à naître lorsqu’il est contracté pendant la grossesse. Environ 50 cas de lésions graves chez des fœtus (déficience intellectuelle, troubles moteurs, surdité, cécité, etc.) sont ainsi recensés en France chaque année.
Le CMV se transmet par la salive, les urines, les larmes et les secrétions génitales. Les infections surviennent à tout âge, mais particulièrement dans la petite enfance. Le fait d’avoir déjà été infecté ne procure qu’une immunité très «imparfaite, partielle et surtout non protectrice», souligne le HCSP.
Des précautions simples
«Les mesures d’hygiène, pourtant simples, sont largement méconnues à la fois des professionnels de santé et du grand public, et donc très mal appliquées en France», souligne le Haut conseil, soulignant que seules 15% à 40% des femmes ont entendu parler du CMV par le monde médical ou par les médias. Or les primo-infections sont diminuées de moitié lorsque les mesures d’hygiène sont expliquées de façon répétée pendant la grossesse.
Le Haut conseil recommande donc «de multiplier et de diversifier les modalités d’information des femmes», et de sensibiliser l’ensemble de la population aux précautions à prendre, afin qu’il y ait moins de CMV en circulation.
Comme lors de précédentes recommandations, le HCSP estime en revanche qu’il n’y a pas lieu de pratiquer un dépistage systématique du CMV chez les femmes enceintes et les nouveau-nés, en raison notamment de l’absence de vaccin et de traitement contre ce virus.
Source : Le Figaro