Coups de bâtons et de ceinture, privation de nourriture: un couple de Roumains a été incarcéré à Besançon, dans l'est de la France, pour avoir maltraité cinq enfants et leur mère pendant plusieurs mois, ont indiqué mardi les enquêteurs, qui ont également mis au jour un système de fraude aux allocations sociales.
L'homme de 38 ans et sa femme de 35 ans ont été inculpés et placés en détention provisoire samedi. Ils sont soupçonnés d'avoir maltraité, affamé et privé de soins leurs cinq neveux et nièces âgés de 5 à 11 ans, ainsi que la mère de ces enfants, a précisé le commissaire de la sûreté départementale de Besançon, Charly Kmyta, lors d'une conférence de presse.
Les enfants et leur mère étaient domiciliés chez le couple depuis septembre, dans un logement insalubre du centre-ville de Besançon. Ils ont été victimes de "fréquents coups de bâton, de coups de ceinture, de poing, de pieds et de maltraitances diverses", a déclaré le commissaire.
"Une jeune fille handicapée de 9 ans, trisomique, vivait notamment séquestrée dans les toilettes du logement, car son oncle ne supportait pas qu'elle devienne incontinente quand il la frappait", a précisé le commissaire.
Les faits ont été mis au jour grâce aux enseignants des enfants qui avaient remarqué "l'état vestimentaire" et "les traces de coups au visage".
L'oncle avait organisé la venue de sa soeur en France et l'obligeait à mendier pour son compte. Mais il considérait qu'elle ne "gagnait" ainsi pas assez, et que subvenir correctement aux besoins de cette femme et ses enfants lui coûtait donc trop cher.
Le couple avait pour sa part trois enfants âgés de 9 à 12 ans, qui n'ont pas subi les mêmes mauvais traitements.
Les huit enfants de la famille ont été placés auprès de l'aide sociale à l'enfance et la mère battue a été prise en charge par les services sociaux.
Par ailleurs, les policiers ont également découvert un système organisé par lequel certains Roumains, établis depuis un certain temps en France, prélevaient un pourcentage sur les allocations sociales versées à des compatriotes récemment arrivés, au prétexte qu'ils les avaient aidés à faire les démarches administratives nécessaires.
D'après M. Kmyta, "l'oncle était partie prenante de ce système".
Par ailleurs, certains Roumains "se déclaraient en tant qu'auto-entrepreneurs, dans l'optique d'être affiliés de manière illicite à une assurance chômage et à un régime social".
"Parfois, c'est à neuf ans".
Source : L’Orient Le Jour