Selon Amnesty International, 149 personnes, y compris des enfants en bas âge, sont mortes depuis le début de l’année dans une prison de Maiduguri, dans le nord du Nigeria. Amnesty dénonce les conditions de vie dans les casernes de Giwa, une prison militaire où sont détenues plus de 1000 civils soupçonnés d’être des sympathisants de Boko Haram.
« Malheureusement, les conditions de vie dans les casernes de Giwa sont véritablement horribles, explique à RFI Daniel Eyre, spécialiste du Nigeria et auteur du rapport de l'organisation de défense des droits de l'homme. Un rapport qui paraît alors que le président Buhari est en visite à Londres. Nous avons parlé à des détenus qui nous ont dit qu'on ne leur donnait pas assez de nourriture et d'eau... A tel point que certains n'avaient que la peau sur les os. Et parmi les 149 détenus qui sont, d'après ce que nous croyons, morts en 2016, il y aurait au moins 12 enfants ».
Certaines maladies, comme la rougeole, seraient également la cause de cette surmortalité, poursuit Daniel Eyre. Mais au-delà des conditions de détention, se pose également le problème de l'absence de garde-fou légal à ces incarcérations.
« Ces personnes devraient être incarcérées dans des prisons civiles, elles devraient avoir accès à des avocats ainsi qu'à leurs familles... Elles devraient également être menées devant un juge, et éventuellement inculpées pour des crimes. Mais rien de tout cela n'a été fait. A la place, elles [s'entassent] en détention militaire sans aucun garde-fou légal... C'est pour cela qu'il y a une telle surpopulation en détention militaire actuellement.»
Source: RFI